Acte II - scène 13

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Wuyuan, les princes, le Médecin

On installe un lit pliable sur scène sur lequel on vient faire délicatement allonger le prince Wen, entouré de sa famille. Tous attendent avec espérance que le prince blessé s'en sorte. On attend en silence un moment. À partir de cette scène et jusqu'à la fin de l'acte III, le prince Chen porte son arc et son carquois.

Le Médecin : Son Altesse s'est réveillée.

La reine saisit immédiatement la main du jeune prince et l'embrasse en tremblant de tout son corps. Tous s'approchent du prince. Seul le prince Huan est désintéressé, il est à l'écart broyant du noir en tenant l'épée du ministre Zhong.

Le Médecin : Les jours de Son Altesse ne sont plus en danger. Loué soit le Ciel.

Le Médecin reste auprès du prince pour s'occuper de lui tout au long de la scène : ramener sa couverture sur lui, rafraîchir son front, lui faire boire un remède...

Prince Wen : Maître Zhi...

Wuyuan : Reste détendu, mon fils. Ton maître va bien, grâce au Ciel.

Prince Wen : Et l'assassin ?

Wuyuan : Ne te fais plus aucun souci, mon enfant. Tu ne dois plus t'inquiéter à présent. Tu es sain et sauf. (Après une longue pause où elle essuie ses larmes) Mes enfants... Je vais vous dire pourquoi le peuple de ce pays me déteste au point de s'en prendre à ce que j'ai de plus cher. Cette injustice dure depuis mon mariage avec votre père. Cela fait vingt ans qu'ils me haïssent et qu'ils n'aspirent qu'à me tuer. Il n'existe aucun autre peuple dans ce monde qui ait ce goût extrême de tuer sa propre reine. Peut-être parce que je fus autrefois la fille d'un ennemi de votre père... Peut-être que mon mariage, destiné à restaurer la paix entre deux peuples, n'a servi qu'à faire poursuivre la guerre en prenant pour cible... Toujours est-il que je ne suis pour eux qu'une étrangère. Toujours est-il et demeurera ainsi que je ne suis que la fille de celui qui a causé la destruction de nombreuses familles et qu'ils ne cherchent qu'à les venger sur moi.

Prince Wen : Vous n'y êtes pour rien...

Wuyuan : Je suis la première victime de cette injustice. Je n'ai jamais eu confiance en ce pays. Et son peuple, que je gouverne, a depuis toujours entrepris de me menacer. Wang Wen, le jour béni de ta venue au monde, une révolte a éclaté pour réclamer ma tête et ton exil. Des discours malsains et cruels prétendaient que ton grand frère perdrait le trône-dragon par ma faute et mes intrigues. Ils prétendaient que je tuerais ton frère aîné pour t'ouvrir la voie du trône. Lorsque votre père me confia la régence, j'ai eu l'opportunité de réparer cette injustice. Ce fut pour moi le moyen de prendre ma revanche sur ce peuple injuste. Pour moi et mes fils adorés. La vérité est que je suis dans l'erreur par la faute de mes ennemis. J'ai cherché depuis cinq ans à me venger de ces vingt années d'injustice. Mais je n'aurai jamais dû me venger, car la vengeance est un piège dont on n'en sort que fragilisé. J'ai tellement souffert que je n'ai pas eu la force de me protéger contre la vengeance.

Prince Wen : Mère...

Wuyuan : Ne me prends pas en pitié, mon fils. Je souffrirai volontiers très mal pour toi et tes frères.

Prince Wen, commençant à pleurer : Est-ce que des innocents vont être épargnés comme mon frère et moi ?

Wuyuan : Rappelez-vous ce que je vous ai dit ce matin dans la chapelle des Ancêtres. Nous sommes tous les quatre entourés d'ennemis. Je suis votre mère et j'accomplirai toutes les extrémités pour vous sauver même si je dois subir l'humiliation. Peu importe ma couronne, peu importe le prestige de mon sang, il n'y a rien que je n'accomplirai pour vous sauver la vie. Je pourrai tout regretter, mais certainement pas de tout entreprendre pour vous sauver.


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Comprends-tu la décision de la reine de se venger du peuple ?

La malédiction de la Cité Pourpre - tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant