Xiang, ministre Ping
Xiang : Comment peut-on prouver son innocence ? Je me suis peut-être un peu trop abusé à observer promptement mes lois. Et il n'est pas bon pour le Dragon d'or que son roi éprouve des doutes.
Ministre Ping : Votre Majesté s'inflige cruellement une souffrance à tarder l'exécution de son fils. Châtiez vite, jamais votre justice ne s'est trompée.
Xiang : Vous avez longtemps servi dans le gouvernement de la reine en mon absence et vous aviez à exécuter ses commandements les plus sordides. Vous saviez que la reine s'était trompée et vous suiviez ses ordres. Devrais-je vous croire ou faire confiance en mes doutes ?
Ministre Ping : En cinq ans, la reine n'a jamais réalisé une seule fois ce que Votre Majesté accomplit en un jour. Le prince dans le Jardin du Roi, la flèche armée contre la reine... J'ai peu de doutes et je peine à croire que la reine ait eu la force de sortir, même par la puissance de toute la Garde-Phénix, une seule flèche du prince Chen, ne serait-ce que de toucher une seule flèche dans son carquois. Votre Majesté l'a dit elle-même avec raison : le prince Chen ne retire sa flèche de son carquois que pour tirer sur son ennemi. La flèche est entrée dans les affaires de la reine parce qu'elle l'a reçue armée du prince, il n'y a pas d'autres moyens que de la recevoir autrement que par un tel attentat. Et il n'y a pas d'autres moyens pour le prince Chen de recevoir la rétribution de son geste que par le ministère de la Justice et des Châtiments.
Xiang, gravement et toujours dos au public : Vous me donnez raison, ministre. Je me fais cruauté à moi-même en allongeant ma peine dans le temps.
Ministre Ping : Oui, Majesté. Exécutez le prince Chen. Exécutez-le sur-le-champ et ne le regardez plus ni dans la vie ni dans la mort.
Xiang, fuyant Ping avec horreur : Comment ?! Ne pourrais-je voir ni embrasser mon fils sur son lit de mort ?!
Ministre Ping : Voir le cadavre de son fils causera à Votre Majesté plus de souffrances qu'aucun père ne saurait supporter. C'est à Votre Majesté que je sers les intérêts.
Xiang, larmoyant et la voix tremblante : Mais il mérite ma couronne plus que ses autres frères !!
Ministre Ping, ferme et s'écriant plus fort que le roi : Telle est la loi du Dragon d'or !! L'harmonie du Ciel et de la Terre doit être préservée ! La mort du prince Chen sera un secret qui ne franchira pas le cercle de Votre Majesté. Sur toute la surface de la Terre le prince Chen sera mort d'un accident. Un accident arrivé dans la vie de Votre Majesté dans le sein de votre cœur. Le châtiment par étouffement ne laissera aucune trace sur le corps et l'on dira du prince Chen qu'il chevauche paisiblement le dragon volant vers le Ciel au panthéon de ses aïeux depuis son sommeil. Et il percevra comme je vous vois l'accueil de ses glorieux ancêtres.
Xiang, après un long silence et encore affecté : Envoyez quelqu'un étouffer Wang Chen sans le violenter ni souffrance et rapportez-moi l'anneau de mon fils comme la preuve de son décès.
Ministre Ping : À vos ordres.
Xiang, arrêtant Ping au moment où il se retire : Et que l'on fasse venir l'intendante de la reine. Elle est le témoin du crime, je veux lui parler.
Ministre Ping : Oui, Majesté.
Le ministre Ping se retire à allure normale. Puis quand il est près des coulisses, il tourne la tête et constate que le roi regarde dans l'autre direction, alors Ping quitte la scène en courant sans que le roi ne le sache.
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N'es-tu pas d'accord que les rois sont, au final, des êtres faibles comme tout le monde ?
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La malédiction de la Cité Pourpre - tome 1
RomanceL'État Suprême du Jinlong est dirigé depuis cinq ans par la reine Wuyuan pendant que le roi est à la guerre. Elle gouverne le pays par la terreur depuis la Cité Pourpre sans savoir qu'elle est entourée d'ennemis qui conspirent pour la détruire. Pièc...