Acte IV - scène 1

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Xiang, les ministres (sauf Liu et Zhi), le Héraut, des serviteurs du roi

Le théâtre représente le palais du roi, on voit beaucoup de sculptures de dragon qui sont le symbole du roi.

Le roi est d'abord seul sur scène sur l'estrade dos au public. Il est dans son armure de guerre en or avec un casque cachant son visage. Ses serviteurs entrent. Certains d'entre eux répandent de l'encens sur scène en faisant des mouvements de la main en direction du public pour que celui-ci sente la bonne odeur. D'autres serviteurs habillent le roi. Deux serviteurs étendent d'abord un voile derrière le roi pour cacher son corps au public. Derrière ce voile, d'autres serviteurs retirent l'armure du roi et son casque. Puis ils le coiffent et l'habillent de son costume d'apparat, un hanfu noir avec des symboles de dragon en or.

Le Héraut, derrière le théâtre : Les ministres de Sa Majesté le Roi !

Tous les ministres : Nous saluons le roi du Dragon d'or.

Le roi ne parle pas tant que les serviteurs n'ont pas terminé de l'habiller et ne se sont pas écartés et alignés sur un des côtés de la scène tête baissée. Ils s'écartent du roi, avec le voile qui le cachait, sans jamais lui tourner le dos, donc s'écartent à reculons.

Xiang, gravement en parlant lentement et le dos toujours tourné au public : Il y a cinq ans, mon ami, le prince Pao, partit en voyage de noce à travers le monde. Au cours de son séjour au palais du roi Rongyu du Maguo, un banquet fut offert en son honneur et celui de son épouse. Ce fut un banquet glorieux, digne des respects pour moi. Mais un ennemi de l'homme fut introduit dans les tables des convives. L'alcool est une trahison de la raison humaine, car elle cause la destruction des êtres les plus innocents comme les plus coupables. Il est dit que le prince Pao, ce cher et tendre ami, se livra honteusement à un excès d'orgueil en se vantant de son amitié avec moi. Il ne voulut, je le crois, que me rendre hommage, car je connais son amour sincère et pur pour moi. Prince Pao ne m'a jamais demandé de l'argent, ni de titre, ni des terres. Il ne m'a jamais rien demandé pour lui, toujours a-t-il demandé ce que j'avais besoin de lui. Pauvre ami possédé... De telles paroles excitent les flammes des passions jalouses, car la boisson impure libéra la rage du roi Rongyu et le commanda de tuer mon cher prince Pao, sa femme et toute leur suite. Il y a cinq ans, cinq ministres ont tenté de me dissuader de partir en guerre. (Il fait une pause) J'ai eu raison de porter secours à mon ami même s'il fut cruellement trop tard pour le sauver. Ce fut peut-être une épreuve... Fallait-il que mon affection pour Pao disparaisse tragiquement pour accomplir ma destinée ? Fallait-il qu'il meure pour permettre l'expiration du dernier roi capable de contester la paix universelle que j'ai établie dans tout le Cercle Inscrit ? (Les ministres tendent l'oreille) Les volontés du Ciel sont de puissantes écritures invisibles qu'aucun pouvoir terrestre ne saurait déchiffrer. (Après une longue pause) Tel est notre destin à tous. Que tout homme récolte ce qu'il a semé. Il ne saurait être autrement sur cette Terre que de faire face aux conséquences de ce que toute main accomplit, que toute sorte de pensée produit d'invisible. Chaque pas que fait un homme dans une direction diverse le rapproche de son destin. L'éloignement de ce qui doit atteindre l'Homme est inenvisageable, car c'est une chose qu'il ne sera jamais permis à tous les êtres sous la face du Ciel de déroger aux lois qui établissent l'ordre dans l'univers. (Après une courte pause) Vous avez essayé de m'empêcher le déclenchement de représailles pour punir le crime effroyable du roi Rongyu. Ce roi criminel fut le seul capable de menacer l'ordre du monde. Sa main audacieuse l'a démontré en devenant l'arrêt de mort du prince Pao, prince du Jinlong et ami de votre roi, si ce n'est un frère. Le roi Rongyu est mort, et j'ai eu raison de l'affronter, (se tournant tranquillement vers les ministres et le public) car je suis devant vous un roi rempli de victoire. J'ai obtenu d'immenses avantages par les armes. Cependant, je vais terminer la guerre par ma puissante diplomatie afin de tenir en respect l'ancien ennemi. (Après une pause) Qu'en pense le ministère des Affaires étrangères ?

La malédiction de la Cité Pourpre - tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant