Acte I - scène 9

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Wuyuan, les ministres (sauf le ministre Ping), des Gardes-Phénix

Le ministre Zhong, peiné, soupire de soulagement. Le silence apparaît jusqu'à ce que la reine parle. Elle regarde le ministre Zhi comme une mère venant d'apprendre un accident de ses enfants.

Wuyuan, la voix presque tremblante : Mes fils !

Ministre Zhi, presque avec familiarité : Je rassure Votre Majesté que les Fils du Dragon sont en bonne santé (la reine se rassure effectivement par un profond soupire) ! Ils apprennent assidûment les leçons que je leur enseigne. Son Altesse le prince Huan manie très bien les armes. Il est vraiment épris d'une passion pour les choses de la guerre.

Wuyuan : Son Altesse a hérité cette passion de moi. Je peux compter sur mon dernier fils autant que sur le ministre Liu pour ma sécurité.

Le ministre Liu salue la reine de manière excessive ce qui suscite la moquerie du ministre Zhong.

Ministre Zhi : Seulement Votre Majesté trouve en son dernier fils un élève qui défie mon autorité qui n'est là que pour son bien. Je rapporte que Son Altesse le prince Huan a provoqué la mort d'un Garde-Phénix en désobéissant à mes prescriptions.

Wuyuan : Mon rôle de mère saura le réprimander. Je sais que vous vous forcez à donner à mes fils le meilleur de vous et qu'il n'est pas facile de faire autorité sur des princes de grand lignage. Mais réjouissez-vous, car j'ai entendu votre appel. Je passerai dans la matinée faire la leçon à mes fils et ce sera le moment pour moi de parler au prince qui vous a désobéi.

Ministre Zhi : Je remercie Sa Majesté. Les nouvelles que j'apporte concernant le prince Wen réjouiront, je l'espère, le cœur de Votre Majesté.

Wuyuan : Il est un prince éclairé de sagesse.

Ministre Zhi : C'est un prince qui étudie assidûment la littérature et la philosophie et consacre beaucoup de son temps libre à l'exercice de la calligraphie. Je me fais gloire d'être le précepteur du meilleur élève de sa génération. Mais j'ai ce matin surpris le prince Wen dans le palais de la Profondeur Littéraire avec en sa possession un livre censuré par Votre Majesté. La faiblesse du prince Wen pour toutes les choses littéraires doit lui être pardonnée, car il n'est fidèle qu'à lui-même.

Wuyuan : J'accorde mon pardon au prince Wen et j'oublie son infraction à la loi du Jinlong. Néanmoins tout livre censuré dans le royaume l'est également dans la Cité Pourpre.

Ministre Zhi : Je demande à Votre Majesté d'en faire justement la leçon au prince Wen à l'occasion de sa visite au cours de l'instruction des princes.

Wuyuan : Je dirai mon mot au prince Wen. Assez d'entendre des nouvelles de mes deux fils ! Comment se porte le prince Chen ? Est-il en bonne santé ? Apprend-il correctement ses leçons ? Dort-il paisiblement ? Dites-moi tout !

Ministre Zhi : Oh ! Eh bien... Majesté... Euh... Le prince Chen est un excellent chasseur. Très adroit, fort et précis dans ses gestes. Le jour d'hier, il fut le chasseur qui apporta les viandes qui ont été servies au dîner. Il est parfaitement bien instruit, sensible aux choses politiques et militaires mieux que ses deux frères et n'hésite pas à me poser des questions concernant la manière d'administrer une assemblée de peuple, de serviteurs et de gouverneurs. Seulement mes réponses sont limitées puisque je n'ai pas l'expérience du pouvoir et je crois à la nécessité que Sa Majesté le Roi poursuive l'instruction politique du prince Chen. Le prince est en excellente santé. Il se porte bien, mange convenablement dans l'obéissance des prescriptions du médecin royal pour une santé de dragon. Il dort le temps qu'il faut, se lève tôt et se couche aux heures prescrites. Son apparence s'embellit de jour en jour. Il a une excellente musculature et de très beaux mollets ce qui fait de lui un héritier idéal. Je demande le pardon de Votre Majesté pour m'arrêter en si bon témoignage afin qu'elle puisse voir par elle-même l'instruction du prince Chen.

La malédiction de la Cité Pourpre - tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant