La malédiction de la Cité Pourpre - tome 1

Acte IV - scène 10

Princesse Mei, prince Chen

On retire les huit tables basses.

La princesse Mei entre la première. Elle attend l'arrivée du prince Chen. On entend les explosions du feu d'artifice.

Princesse Mei : Mon amour, dis-moi, qu'est-ce qu'il t'arrive ? Et tes mains, que s'est-il passé ?

Prince Chen : Oublies mes mains, ce n'est pas important.

Princesse Mei, cherchant à regarder les mains que Chen cache chaque fois derrière lui : Elles sont apparues après ta visite au Jardin du Roi, quel mal important a pu...

Prince Chen, en secouant un peu Mei par les bras : Mei ! Je te dis que ce n'est pas le plus grand mal !

Princesse Mei : Je te sens perturbé, dis-moi ce qui te trouble et ce que tu as sur le cœur.

Prince Chen : J'ai... de mauvaises nouvelles, hélas, qui causent encore ce qui me trouble.

Princesse Mei : Dis-moi !! Arrête de rester en silence, tu me fais peur !

Prince Chen : Entre autres mauvaises choses, mon père ne m'a pas autorisé à quitter la Cité Pourpre.

Princesse Mei : Laisse-moi parler au roi, je lui demanderai une audience pour obtenir de t'inviter à une ballade hors de la Cité.

Prince Chen : C'est inutile, car j'ai compris une chose sur la terrasse du temple du Ciel et de la Terre et qui confirme ce que le ministre Zhi m'a dit tout à l'heure. Le roi ne voudra jamais donner à quiconque ce qu'il désire de tout son cœur si ce roi ne trouve pas le moyen de le garder sous contrôle. Il a laissé mon percepteur nous faire découvrir le royaume parce que ce ministre est contrôlé par le roi. Le ministre Zhi obéira si le roi lui commande de revenir dans la Cité Pourpre. Mais mon père ne me laissera pas le désir d'explorer le monde de mon propre chef, car il y perdra le contrôle. (Méprisant) Ce serait pour le roi une dérogation aux lois de l'univers.

Princesse Mei : Mais je suis la princesse...

Prince Chen : Crois-moi ! Le roi ne laissera personne se soustraire à ses règles. Personne ne peut, pas même le roi en personne. (Caressant les bras de Mei) Mais ne t'en fais pas, car je ne me laisserai pas abattre par ces lois méchantes !

Princesse Mei : Dis-moi que tu feras quelque chose pour nous !

Prince Chen : Viens dans mes bras, mon amour. J'ai l'intention après le banquet de quitter la Cité Pourpre avec toi.

Princesse Mei : Tu le penses vraiment ?!

Prince Chen : Je ne veux plus rester une seule seconde de plus dans cette cité où même ma propre famille est corrompue. Seul mon cher frère Wen possède un cœur aussi pur que le nôtre et j'aurais tant aimé l'arracher à cette famille qui ne mérite pas deux fils aussi sains que tous les deux.

Princesse Mei : Alors nous n'avons qu'à fuir avec ton frère loin d'ici ! Disparaissons tous les trois de cette cité brumeuse !

Prince Chen : Hélas, je compte sur mon frère pour qu'il porte la couronne à ma place. Je ne veux pas que notre vermine de petit frère gouverne, il ferait pire que notre mère.

Princesse Mei : Leur mère, Chen ! Leur mère !

Prince Chen : Malgré cette réalité, tu sais le respect que je dois à la reine.

Princesse Mei : Alors après tout ce qu'elle t'a fait subir et qu'elle m'a fait subir, tu la considères toujours comme ta mère ?

Prince Chen : Je ne veux pas en reparler. Nous avons déjà discuté de ce propos.

Princesse Mei : Mais moi si ! Je veux en reparler ! Comment tu peux me faire ça à moi et... et à toi-même ?! Cette personne ne doit pas mériter ton respect !

Prince Chen : Alors fais comme si c'est mon devoir de prince de la traiter comme ma mère et rassure-toi, ma bien-aimée, je ne pourrai jamais l'aimer du poids d'un grain de riz. Calme-toi, mon amour. Pense à ce soir. Nous serons enfin libres, je te le promets. Ne mange pas trop au banquet, d'accord ?

La princesse Mei hésite plusieurs secondes avant d'acquiescer. Elle le serre fort dans ses bras comme si elle a peur que ce soit la dernière fois qu'elle le touche.