Acte V - scène 4

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Xiang, Wuyuan, prince Chen, ministre Zhong, ministre Ping, Ling, deux Gardes-Dragon

On attend longtemps, mais pas trop pour ne pas perturber le public, juste assez longtemps pour que le public comprenne que l'on est à la recherche du prince Chen. Pendant cette attente parfaitement silencieuse, le roi est dos au public sur l'estrade, main derrière le dos et tenant la flèche derrière lui visible au public, la reine et Ling son à terre tête baissée, la reine semble perdue et dépossédée de toute force, elle ne pleure plus.

Deux Gardes-Dragon escortent le prince Chen, qu'ils ne touchent pas. Ils s'écartent ensuite de lui. Le prince Chen se questionne et dès qu'il voit la tête furieuse du roi, il baisse les yeux.

Xiang : Je te demande, mon fils, de prendre garde pour la dernière fois ! C'était ce que je t'ai averti précédemment contre ma déception pour chaque erreur, chaque rébellion, chaque fois que tu profanes les lois du Ciel et de la Terre. Tu as pourtant promis et juré et de ne plus me déplaire. Mais te voilà cerné devant moi. Je t'ai fait arrêter pour te reprocher d'avoir séduit la reine (Chen s'épouvante), mon épouse et ta belle-mère.

Les deux ministres s'échangent un regard anxieux.

Prince Chen : Par le Ciel, je ne saurai commettre un crime aussi affreux ! Tout ce qui se trouve sous la face du Ciel et sur la surface de la Terre vous appartient et il ne m'appartient pas de vous le prendre de force !

Xiang : Alors que signifie que cette flèche, ta flèche, soit sortie de ton carquois et qui se trouve ce soir dans les affaires de la reine ?!

Le prince Chen ferme les yeux et se retient de parler.

Xiang, horrifié et furieux en reculant d'un pas comme s'il faillit trébucher : Ainsi c'est donc vrai... (Après un long moment où il ferme les yeux pour reprendre le contrôle de ses émotions et parlant gravement) Séduire la reine, quel est le châtiment ?

Ministre Ping : Celui qui commet la séduction sur une épouse du roi est menacé du supplice du marteau ! Celui qui violente la reine du Dragon d'or goûtera au supplice de la pendaison, son corps éventré, éviscéré, émasculé, les organes jetés au feu, ses yeux brûlés au plomb fondu, son corps écartelé et le tronc et les membres brûlés au feu purificateur !

On entend les sanglots de Chen terrorisé, tête baissée.

Xiang : Telles sont les lois de notre pays qu'il faut être prêt à exécuter, car l'harmonie du Ciel et de la Terre l'exige ! Cela, je te l'avais pourtant déjà expliqué. Mais tu es un Fils du Dragon, tu n'échapperas pas à ta destinée, et le sang sacré de ma famille exige que tu meures étouffé. (Après une pause insoutenable) Je te donne la permission de parler une dernière fois.

Prince Chen, malheureux : Votre fils vous supplie humblement de croire en son innocence.

Xiang : Alors tu n'as qu'à accuser la reine en m'apportant une preuve !

Prince Chen, en regardant la reine perdue avec pitié : J'ai beau ne pas sortir de son sein... Elle est ma mère et je ne peux attenter à son respect.

Xiang, cachant sa tristesse : Alors elle remportera cette tragédie et tu perdras la vie !

Prince Chen, s'agenouillant : Mon père, votre fils se soumet entièrement à votre puissance. Vous êtes le maître, faites de lui ce que vous voudrez, il ne se plaindra pas.

Xiang : Intendante, retirez-vous avec la reine.

Ling : Oui, Majesté.

La reine peine à quitter la scène même avec l'aide de Ling.

La malédiction de la Cité Pourpre - tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant