Acte II - scène 4

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Wuyuan, les princes, ministre Zhi

Le ministre Zhi traverse la scène tranquillement avec les trois princes. Ils se promènent. La reine les observe cachée sur scène et les écoute attentivement comme si elle aussi apprend les leçons.

Prince Huan : Alors expliquez-moi, maître, comme se peut-il qu'un peuple puisse se déterminer lui-même alors qu'il est faible ? Le peuple ne fait que souhaiter, seuls les puissants ont une âme de volonté pour agir.

Prince Chen : Tu te méprends, Troisième Frère. Je disais que servir l'État, c'est servir le peuple, car un État ne peut exister sans un peuple. Or, mon frère, un peuple est un cheval qui doit être nourri et soigné pour qu'il soit endurant et conduise son cavalier au-delà de l'horizon !

Ministre Zhi : Nous pourrions voir les choses comme l'a dit votre frère. Du moins métaphoriquement. Prince Huan, comment comptes-tu voyager si loin avec un cheval que tu épuises chaque fois que tu l'utilises et que tu manques d'en prendre soin ?

Prince Huan : Cette idée est contre-nature ! En aucun cas le peuple ne devrait avoir la préséance sur la seule personne du roi !

Prince Wen : Tu penses que nous privilégions l'idée de servir les intérêts d'un peuple au détriment de la royauté, mais les deux sont liés par le destin sur le chemin du succès. Ce que tu ne comprends pas et que nous essayons de te dire est qu'il est de l'intérêt de l'État de considérer le bien-être du peuple. Premier Frère a raison de croire que servir l'État, c'est servir le peuple. C'est exactement ce que j'accomplirai si le Ciel me fait choix sur le trône-dragon.

Prince Huan : Eh bien moi, je n'agirai pas ainsi. Seule la volonté du roi doit prévaloir sur celle du peuple. Je maintiens qu'un règne béni doit avoir pour principe que servir l'État, c'est servir le roi. C'est comme cela que je régnerai si le Ciel me choisit sur le trône-dragon et je suis sûr que je ferai un très grand roi.

Ministre Zhi : Penses-tu que ce sont tes propres idées qui feront de toi un meilleur roi que tes deux frères ?

Prince Huan : Un roi doit tout dominer. N'est-il pas que le peuple doit crouler sous sa puissance ?

Ministre Zhi : Et vous deux, selon vous qu'est-ce qui fait d'un roi un grand Roi ?

Prince Wen : Le souci de son peuple (Huan méprise cette idée par un souffle venteux).

Prince Chen : Je soutiens la réponse de Deuxième Frère. La mienne sera le respect des valeurs de l'État.

Ministre Zhi : Vous avez raison tous les trois, mais chacune de vos réponses est incomplète. Vous allez tous les trois devenir roi du Jinlong si le Ciel vous choisit. Mais il vous choisira seulement si vous avez un respect indéfectible pour les valeurs du Dragon d'or. Ces mêmes valeurs qui permettent de conduire parfaitement l'État sur le chemin de la prospérité. (En regardant Huan) Il vous faudra dominer tout ce qui se trouve sur la surface de la Terre, certes, car rien ne saurait ni ne doit échapper à la loi. Votre mère l'a démontré ce matin en refusant d'arranger la loi pour ce pauvre homme. Mais il vous faudra également vous soucier du peuple de quelque manière que ce soit, car vous ne gouvernerez pas un État, vous gouvernerez une nation, un peuple, une famille, une armée. Un pays tout entier. Mais bien que vous seriez dominant et obéi, il vous faudra obéir aux valeurs du Dragon d'or. Il y a justement trois valeurs qui sont, par leurs mots, la devise de notre pays. J'attends que chacun de vous me les dise. Toi, Prince Huan, si tu as bien appris tes leçons, tu répondras correctement. Quelle est l'une des trois valeurs de l'État du Jinlong qui te vient à l'esprit ?

Prince Huan : La guerre ! Secourir les siens et ne jamais les abandonner. C'est ce que fait notre père en réponse au meurtre du prince Pao d'il y a cinq ans.

La malédiction de la Cité Pourpre - tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant