Les princes
On nettoie la scène s'il y a eu des objets renversés. Puis on place sur scène trois fauteuils pour les princes et une petite table avec des friandises.
Prince Huan : Notre mère nous avait prévenus de la menace, nous sommes entourés d'ennemis ! Maintenant, nous sommes enfermés dans notre propre palais !
Prince Chen : Tout cela est vraiment de ma faute.
Prince Wen : Non, mon frère. En aucune façon, l'on peut vous reprocher...
Prince Huan : Bien sûr que si !! Et rien ne saurait changer cet état de fait !!
Prince Chen : Je suis coupable de vous avoir injustement abandonné et le Ciel me châtie d'avoir médit de notre mère... Je me dois de vous demander pardon.
Prince Wen : Vous n'y êtes pour rien, vous n'avez aucune responsabilité. Rappelez-vous que cet attentat contre Troisième Frère et moi était précédé d'une action contre la reine. Notre mère vit une injustice à cause d'un peuple qui la déteste depuis toujours sans véritable raison. Une folie débridée s'est emparée du peuple et je soupçonne des intérêts de quelques-uns qui haïssent notre mère d'être à l'origine de toutes ces émotions populaires. Songez qu'il y a du bien en notre mère, pas en notre reine... Mais bel et bien en celle qui nous a fait don de la vie et qui est prête à commettre le sacrifice ultime par amour pour nous.
Prince Huan : À cause de vous, Premier Frère, ma vie ne sera plus jamais la même !
Prince Wen : C'est la vie de toute notre famille et de notre entourage qui ne sera plus jamais la même ! Vous n'êtes pas le seul à souffrir autant.
Prince Huan : Mais moi, j'ai subi une véritable humiliation dégradante ! Je ne pourrai plus jamais me contempler agréablement devant un miroir !
Prince Wen : Notre famille a été fracturée au plus profond des cœurs et vous osez parler de votre petite personne ?!
Prince Huan : Notre mère a raison dans sa politique autoritaire ! Je sais que tous les deux, vous détestez sa conduite de l'État ! Je le sais, je l'ai toujours su ! Croyez-vous que je suis encore un enfant ? Vous devez avoir honte de ne pas soutenir notre mère ! Et moi lorsque je serai le nouveau roi du Dragon d'or, je deviendrai un roi aussi dure en politique que ne l'est notre mère et aussi terrible en domination que ne l'est notre père !
Prince Wen : Veux-tu te taire, imbécile, tu ne sais même pas ce que tu dis !
Prince Huan : TU NE ME DONNES AUCUN ORDRE !!! C'EST MOI QUI ME CONTRÔLE !!! VOUS DEUX, VOUS N'AVEZ JAMAIS SOUTENU NOTRE MÈRE !!! VOUS NE VOUS ÊTES JAMAIS COMPORTÉS COMME DES FILS POUR SOUTENIR UNE MÈRE CONTRE UN PEUPLE QUE JE MAUDIS ET QUE JE DESTINERAI À JAMAIS À UN CRUEL ESCLAVAGE !!!
Prince Wen : Je comprends ce que tu as sur le cœur...
Prince Huan : ARRÊTE DE ME PARLER SUR CE TON !!! (Il s'éloigne de ses deux frères) Si tu t'approches de moi, je te frappe !!
Prince Wen : Très bien, je recule, regarde. Je crois que la terrible expérience que nous avons vécue nous a montré beaucoup de choses entre nous. Il nous faudra nécessairement faire un travail sur nous-même, ensemble, comme de vrais frères.
Prince Huan : Alors commence par lui, il a beaucoup trop fait preuve de bienfaisance ce matin à l'audience !
Le prince Chen se lève furieusement. Le prince Wen s'interpose pour l'empêcher de frapper leur petit frère. Le prince Huan pris de panique se réfugie derrière un fauteuil.
Prince Wen : Chen, non !!
Prince Chen : Je t'interdis de me reprocher ce que je fais d'aussi bien dans ma vie !! Sale vermine !! Ne t'avise plus de t'aventurer sur un terrain où tu perdras la bataille, car tu ne sais rien !!
Prince Wen : Mes frères, je vous en prie, je vous appelle au calme !
Prince Huan, tenant le fauteuil comme un bouclier : Le vieillard à l'audience pouvait très bien ne pas être ce qu'il a dit et pouvait très bien simuler une pauvreté pour voler le Trésor ! Ta bonté causera ta perte !!
Prince Chen : Excuse-toi sur-le-champ, car tu n'as pas à me reprocher ce que je veux faire !! Jamais je n'ai à remettre ma conduite en question à cause d'un ignorant prétentieux qui ne sait absolument rien de la vie !!
Prince Wen : Mon frère, laissez-le !
Le prince Wen parvient à calmer son grand frère. Tous deux s'assoient côte à côte.
Prince Chen : Mon petit frère ignore l'importance du geste ! L'important n'était pas de montrer mon désaccord à notre mère en public, mais de servir le peuple de quelque manière qu'il soit. J'ai longtemps cru et imaginé le premier que servir le peuple, c'est servir l'État. Mon frère, je m'excuse de m'être emporté contre vous. Mais je suis très en colère alors prenez garde de ne jamais nuire au peuple comme on nuit à l'État et à moi-même personnellement.
Prince Huan : C'est une idée perverse !! Une idée contre-nature sortie de la bouche de mes deux frères !!
Prince Wen : Mon frère, prenez garde, ne dites pas cela !
Prince Huan : Vous êtes tous deux maudits par ces idées extrêmes !! Je vais le dire à notre mère !!
Le prince Wen gifle le prince Huan qui trébuche ensuite à terre. Sa honte est extrême. Le prince Wen relève son petit frère, mais celui-ci refuse son aide en frappant sa main tendue.
Prince Wen : Je vous demande pardon, mon frère.
Prince Huan : Ne me touche pas !!
Le prince Huan s'écarte de ses deux frères qu'il regarde avec haine.
Prince Wen : Vous ne voyez pas, mes frères, que notre mésentente est ce que veulent ces assassins ? Ils veulent nous diviser pour affaiblir notre mère.
Prince Huan : Tout cela n'est pas la faute de ces tueurs, (il désigne Chen) mais de la flèche du Dragon d'or qui est la cause de cette dispute, de cet enfermement dans notre palais ! Et sans doute la cause qui empêchera notre père de m'accorder la faveur d'un nouveau palais !
Le prince Chen se lève violemment pour frapper Huan.
Prince Wen, retenant la force de Chen : Non, mon frère, je t'en prie !!
Le prince Huan parcourt la scène pour échapper à Chen qui le poursuit.
Prince Huan : GAAARDE !!! AU SECOURS !!!
Prince Chen : TU N'ES QU'UNE MISÉRABLE VERMINE !!! (Jetant des objets vers Huan) JE VAIS TE FRAPPER !!! RAMÈNE-TOI, ABJECTE CRÉATURE !!!
Prince Wen, retenant de toutes ses forces Chen et souffrant de sa blessure : NON, MON FRÈRE !!! Laisse-le !! Regarde-moi, je t'en prie laisse-le !!
Prince Chen, avec chagrin derrière Wen : VA-T'EN !!! VA-T'EN, JE TE CHASSE !!! RETOURNE SEUL DANS TON PALAIS, TU N'ES PLUS LE BIENVENU CHEZ MOI !!!
Prince Huan, en quittant la scène : Je vais le dire à notre mère !
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La malédiction de la Cité Pourpre - tome 1
Roman d'amourL'État Suprême du Jinlong est dirigé depuis cinq ans par la reine Wuyuan pendant que le roi est à la guerre. Elle gouverne le pays par la terreur depuis la Cité Pourpre sans savoir qu'elle est entourée d'ennemis qui conspirent pour la détruire. Pièc...