Je regardai ma montre, il était 12h42, j'étais déjà en retard... Greg, détestait attendre, il serait désagréable tout le reste de la journée, si je le faisais patienter trop longtemps. Je fis reculer ce sentiment d'exaspération qui m'assaillait, de plus en plus souvent, ces derniers temps et trottai sur mes talons hauts. Il valait mieux être échevelée, que trop en retard, selon moi ! Enfin, c'était ce que je me disais depuis que nous étions ensemble...
Greg fait partie de ces personnes à qui la vie sourit. Issu d'un milieu aisé, doué en sport et dans les études, ses années collège et lycée, furent une vraie partie de plaisir. Il était populaire auprès de tous et tout lui était facile. Il avait suivi la voie tracée par son père et entreprit des études de droit dans un grande université. Je le rencontrai lors de sa troisième année.
C'était l'anniversaire de Sophia, une de mes meilleures amies. Il accompagnait le frère de cette dernière, âgé de trois ans de plus que nous et j'eus la chance qu'il daigne me regarder. Avec toutes ces filles pendues à ses basques, je me sentais valorisée et un peu inquiète, au vu des regards assassins lancés par certaines de ses groupies.
Un beau brun comme lui, grand, musclé, mais juste ce qu'il faut, de magnifiques yeux verts aux longs cils et un sourire angélique, me regardait, moi, la ronde à la crinière folle et au rire exubérant.
Je ne me dénigre pas, attention! J'ai mes propres charmes! Mais je sais aussi que les hommes comme lui, n'étaient habituellement pas attirés par les femmes banales , comme moi... Enfin, normalement...
Nous avions passé la soirée à flirter. Je n'en espérai pas plus, il m'avait fait passer une soirée inoubliable. Il était de bonne compagnie, je n'avais plus flirté depuis longtemps.
Au moment de nous quitter, il m'avait donné un chaste baiser, après avoir noté mes coordonnées.
Il m'avait appelé le lendemain et rapidement nous avions entamé une relation exclusive. J'étais, au fil du temps, tombée amoureuse de lui.
Trois années étaient passées, nous avions emménagé ensemble et nous étions fiancés depuis presque deux ans. Nous aurions déjà dû être mariés, mais certains événements nous avaient obligés à repousser notre mariage à une date ultérieure.
J'arrivai enfin, je cherchai Greg et le vis me faire un signe discret de la main. Son regard me le confirmait, oui, il était fâché.
Je soupirai intérieurement, 15 minutes ! Ce n'était pas la mort tout de même !! La patience n'avait jamais été l'une de ses vertus et je faisais toujours en sorte de ne pas le froisser. Cela impliquait beaucoup d'efforts... De ma part essentiellement...
- Salut ! Il se leva et m'embrassa, je continuai d'un ton contrit: - Excuse-moi pour le retard, la réunion ne se terminait plus... Je suis passée à la maison pour me changer... Dis-je, en souriant.
Pas besoin de faire cette tête, tu ne m'as attendue que quelques minutes !!
C'était aussi de sa faute, selon lui , les baskets n'avaient rien d'attirant et il préférait toujours que je me change. De mon point de vue, c'était compliqué de courir après mes élèves, en talons aiguilles...
- Je t'ai commandé un mojito. Tu devrais faire un tour aux toilettes, tu es décoiffée. Répondit-il, en jetant un regard autour de nous.
J'acquiesçai avec humeur. À qui la faute, si je ressemblais à une folle aux chats , maintenant ?!
Je me doutais bien que mon retard n'était pas la seule cause de sa mauvaise humeur. Mais je savais qu'il ne me dirait rien...
Je pris mon sac, avisai les toilettes placées derrière Greg, au fond du restaurant. Je me levai lorsqu'une douleur déchirante me foudroya.
C'était comme si l'on m'ouvrait l'abdomen de l'intérieur, avec un ouvre-boite, mal aiguisé !
Putain de bordel de merde !
Tétanisée, la main au-dessus de mon nombril, je pris appui sur la table. Greg leva la tête et nos regards se croisèrent. Son image tourbillonna, ou était-ce moi ?
Un pincement à l'estomac me donna la nausée. Je fermai les yeux, la douleur augmenta par vague, elle atteint des sommets et j'eus envie d'hurler, de souffrance et de peur. La sensation disparut aussi soudainement qu'elle était apparue.
Je rouvris les yeux, haletante et en sueur, je découvris un énorme museau noir soufflant bruyamment, il était près, vraiment près.
Son souffle chaud sur ma bouche et mon nez, me donna une sensation d'étouffement. Je levai les yeux et croisai un regard doré. Je reculai et percutai quelque chose. Un coup d'œil m'apprit que c'était un autre museau, gris celui-là.
Prise en sandwich, je m'obligeai à rester immobile, cherchant une échappatoire. Pas de geste brusque surtout, ils pourraient m'attaquer !
Inutile de chercher, j'étais fichue ! Il y en avait des dizaines et ils me cernaient de toutes parts ! La chose dans mon dos se mit à grogner et je sursautai violemment. Une autre bête sur ma gauche hurla, un frisson remonta le long de ma colonne vertébrale. Le monstre en face de moi hurla en retour et d'autres se joignirent à lui. La dernière chose qui me vint à l'esprit :
Oh Putain... Je vais me faire bouffer !!!
Je ressentis une chaleur dans ma poitrine, puis, le noir.
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L'appel du loup
FantasyJe rouvris les yeux, haletante et en sueur, je découvris un énorme museau noir soufflant bruyamment ; il était près, vraiment près... Son souffle chaud sur ma bouche et mon nez, me donna une sensation d'étouffement. Je levai les yeux et croisai un r...