32. Mission

5 0 0
                                    

Heureusement pour le bien de mon plan, Séverilla avait accepté que j'aille chez elle pour faire nos devoirs ensemble, cachant à peine sa surprise. Il était vrai que, si nous faisions parfois cela pendant les heures d'étude, nous ne nous voyions chez l'une pour travailler que lorsqu'il s'agissait d'un travail de groupe.

— Tu aurais dû me le proposer plus tôt, j'aurais fait en sorte d'envoyer les petits chez leurs amis, pour que tu ne sois pas embêté.

— Ne t'en fais pas pour ça. Et puis, ils m'aiment bien, non ? Non ?

Je réalisai que, même si j'étais parti sur ce principe, peut-être qu'ils me détestaient au fond et m'en voudraient de m'occuper d'eux à la place de Séverilla. Après tout, c'était Allissia qu'ils préféraient, grâce à sa bonne humeur et son énergie.

— Oui, ils t'adorent. Mais tu es sûre que ça ne te dérange pas ?

Je secouai la tête.

Justement, je veux t'aider.

D'autant plus que si je venais souvent, elle finirait par ne plus réussir à les envoyer chez des amis. Leurs parents croiraient qu'ils étaient mal aimés et qu'on cherchait à se débarrasser d'eux. Ils pourraient même trouver cela impoli et obligeraient leurs enfants à ne plus être en contact avec eux.

Ne t'inquiète pas Séverilla, je m'occupe de tout.

Nous arrivâmes devant l'école primaire et demandâmes les enfants à la garderie. Ils sautillèrent jusqu'à nous et, voyant que j'étais là, les jumelles sautèrent dans mes bras. Le problème était qu'après, elles ne voulaient pas descendre.

— Les filles, si vous restez comme ça, Gwen ne pourra pas marcher jusqu'à la maison, les raisonna Séverilla.

Elles firent la moue, mais acceptèrent tout de même.

— Tu peux nous porter chacune notre tour, quand même ?

Mes bras n'allaient pas être content au vu des quinze minutes de marche que nous avions, mais, afin d'éviter que la demande ne se tourne vers Séverilla, j'acceptai. Je ne savais pas si elles le lui demandaient d'habitude, mais dans le doute, j'épargnai ses bras.

Après ce qu'il me sembla une éternité, nous arrivâmes et la petite descendit. Je me penchai en avant, les bras ballants. 

— Ça va ? Tu aurais dû me le dire si tu avais mal...

— Non, ne t'en fais pas. Ça me fait les muscles sans même avoir besoin de matériel !

Ma tentative d'humour la fit rire, bien que la connaissant, elle devait déjà commencer à comprendre la vraie raison de ma présence. 

Elle s'approcha pour glisser ses mains sur un de mes bras et le massa un peu, m'emplissant de frissons. Surprise, je la regardai faire, sans savoir quoi dire.

— Que ce que... tu fais ?

— Ce n'est pas grand chose, mais j'essaie de soulager un peu tes muscles. Tu risques d'avoir du mal à écrire sinon.

J'ouvris la bouche, mais ne trouvai rien à répondre. Je ne pouvais démentir que c'était agréable, mais l'alléger pour qu'elle me masse ensuite ne changeait rien. 

— C'est bon, elles sont encore jeunes, donc pas très lourdes.

Je posai une main sur les siennes pour l'arrêter.

— Tu es sûre ?

— Si tu continues, je vais avoir les bras trop engourdis tellement c'est agréable !

A la lettreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant