Allissia se jeta sur mon lit et serra mon oreiller contre sa joue.
— Hé, on est là pour travailler je te rappelle !
— Je sais ! Je travaille déjà là ! Je prépare mon cerveau. C'est important, tu sais ?
Je pouffai de rire et m'installai à mon bureau. Je tournai mon ordinateur afin que mon amie puisse voir l'écran, de mon lit, puis glissai mon fauteuil vers elle, hésitant même à m'installer sur le lit moi aussi. Un regard vers Allissia qui prenait toute la place me convainc de rester sur ma chaise.
Je pianotais pour commencer les recherches que nous devions faire pour notre travail et ouvris Google traduction à côté, dans le doute, étant donné que ni elle, ni moi étions très fortes en espagnol.
— Allissia, tu te concentres ?
Je me tournai vers elle. Mon cœur rata un battement en la voyant devant ma bibliothèque, mon coffre fort entre les mains. J'ouvris la bouche pour tenter de la convaincre de se remettre au travail pour subtilement la faire lâcher le livre, mais elle l'ouvrit avant.
Ses yeux s'illuminèrent.
— Oh c'est un coffre secret en forme de livre ! C'est trop stylé ! Tu l'as acheté où ? Faudrait trop qu'on en ait un avec Damien ! Comme ça on pourra cacher des trucs dedans et l'enterrer pour revoir ça dans ses années. C'est une super idée ! T'en penses quoi ?
— Oui, vous devriez le faire.
Mes mains tremblaient encore, le temps de faire redescendre la pression, mais elle ne remarquait rien, obnubilé par le faux livre. Discrètement, je pris de grandes inspirations pour me calmer.
— T'as déjà mis quelque chose dedans ? Tu vas l'enterrer ?
— P-peut-être, je sais pas... hé, on pourrait pas si mettre ? Vaut mieux qu'on s'y prenne maintenant, comme ça si on finit tôt, on aura le temps pour faire autre chose.
Elle fixa le livre encore une dizaine de secondes et il fallut l'appeler plusieurs fois pour la sortir de sa contemplation. Elle reposa l'objet, ce qui permit à mes muscles de se détendre. Elle esquissa un geste pour retourner dans le lit, mais retourna à l'attaque à ma bibliothèque et en arracha un livre.
— Je peux te l'emprunter ? Allez ! Dis oui ! J'en entends parler de partout, il a l'air trop bien !
— Oui, fais toi plaisir.
Elle mima un geste de victoire, comme s'il s'agissait de quelque chose d'incroyable — ça ne l'était pas elle faisait souvent cela — et retourna s'allonger sur mon lit. Elle se mit sur le ventre, coude sur les oreillers, paume des mains soutenant sa mâchoire et les pieds se balançant dans l'air.
— Ça va, t'es bien installée pour travailler ?
— C'est parfait !
Je lâchai un rire amusé un peu forcé, teinté de nervosité, et, jetant cette fois-ci plusieurs coups d'œil pour m'assurer de son sérieux, commençai les recherches.
— Pourquoi tu me regardes toutes les deux secondes, comme ça ? T'as l'air super tendue !
— Tendue ? Mais non, je m'assure juste de ne pas te perdre encore.
— Gwen, tu trembles.
Feignant l'ignorance, je portai une main à mon visage. Comment l'avait-elle remarqué ? Certes, cela me faisait faire plusieurs fautes de frappe, cependant, sur le clavier, je bougeai suffisamment pour que cela soit imperceptible.
Calme toi, Gwen. Tu vas finir par l'alerter.
Trop tard, Allissia se leva de mon lit pour venir à mon niveau et m'enlacer.
VOUS LISEZ
A la lettre
Fiksi RemajaGwen s'écrit des lettres. Des lettres de haine. Des lettres pour la faire culpabiliser. Des lettres que personne ne doit découvrir. Sauf que c'est arrivé.