La main dans celle de Séverilla, je la laissai me guider dans un coin de la cuisine pendant que les filles emmenaient les enfants dans la chambre des jumelles. La peine qui l'habitait semblait avoir disparu et un petit sourire illuminait son visage. Un sourire peu visible, discret, qui lui ressemblait bien et la rendait encore plus belle.
— Pourquoi me prendre à part ?
— Je voulais juste te remercier toi en particulier. Je me sens un peu bête d'avoir douté. Vous êtes tellement adorable, vous avez aussitôt chassé tous mes questionnements. Et ce que tu as dit toi... ça m'a vraiment rassurée. Je suis contente que tu aimes ma façon de m'exprimer, même si, à défaut d'être expressive, je suis peut-être un peu trop directe.
J'esquissai un sourire à ses derniers mots. Mon cœur pouvait faire les montagnes russes avec son côté direct, cela faisait aussi partie de son charme. Et on pouvait être plus que sûre qu'elle ne nous mentait jamais.
— Merci, sincèrement.
Elle encadra mon visage et déposa un baiser sur le bout de mon nez. Mon cœur palpita alors que la température de mon visage augmentait.
Sans me laisser de répit, elle embrassa la commissure de mes lèvres et je regrettai presque de ne pas avoir eu le réflexe de tourner légèrement la tête pour que ses lèvres touchent les miennes.
Je m'attendis, l'espace d'une seconde, à ce qu'elle le fasse, mais elle s'éloigna, attrapa mes mains quelques secondes, avant de rejoindre les filles, me laissant planté là.
L'esprit un peu embrumé par ce qui venait de se passer, j'effleurai la commissures de mes lèvres, essayant d'y ancrer la sensation de son baiser. Mais il s'était déjà envolé.
Je m'apprêtais à rejoindre les filles, mais Illyana m'entraîna de nouveau dans le coin, l'air pressé.
— Vu que c'est de toi qu'elle est le plus proche, je voulais te demander, pour être sûre... Elle m'en veut pas, hein ?
Je la dévisageai quelques secondes, surprise. Habituellement, après s'être excusée et arrangé le problème, elle passait simplement à autre chose. Pourtant, cette fois-ci, cela semblait vraiment lui tenir à coeur. Était-ce lié au fait que Séverilla ne se montrait pas souvent aussi vulnérable ?
— Je ne pense pas.
Illyana soupira et se détendit.
— J'ai vraiment merdé sur ce coup là... Je pensais pas que ça pouvait être un sujet sensible... Faudra que je fasse plus attention, je veux pas qu'elle pense que je la déteste et que je joue la carte de l'humour pour m'acharner sur elle.
— A moins d'enfoncer le couteau le couteau dans la plaie, il y a peu de chance que ça arrive.
— Et vu que je suis génial, ça n'arrivera pas !
Je pouffai de rire. Finalement, elle s'en était vite remise.
— C'est ça.
— Yep, merci, tu gères.
Elle m'ébouriffa les cheveux avant de repartir. Je voulus l'imiter, mais cette fois-ci, ce fut Allissia qui me bloqua. Décidément, elle s'était donné le mot pour me parler !
Et si c'était le cas ? Néanmoins, ce n'était pas comme s'il pouvait y avoir une raison pour qu'elles me gardent éloignée tour à tour. Je devais arrêter de penser à des théories du complot les concernant.
— J'ai demandé à toutes les filles, tu es mon dernier espoir !
Je fronçai les sourcils. En fait, c'était elle qui éloignait les filles chacune leur tour et l'autre se dirigeait seulement vers moi ? Je me sentis tout à coup très stupide d'avoir pensé que j'étais au centre de cela.
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A la lettre
Ficção AdolescenteGwen s'écrit des lettres. Des lettres de haine. Des lettres pour la faire culpabiliser. Des lettres que personne ne doit découvrir. Sauf que c'est arrivé.