27. Savoir

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Une surprise... Elles avaient vite trouvé une excuse. Sûrement sur leur autre groupe, car elles se doutaient que j'allais poser des questions. Mais elles ne pourraient pas me faire croire éternellement qu'elles me préparaient une surprise. Avaient-elles déjà une idée et elles s'en servaient d'excuse ? Si c'était le cas, j'avouais que j'étais intriguée.

Surtout que dans tous les cas, elles allaient devoir trouver quelque chose pour leur surprise.

Pourquoi je reste focalisée sur ça alors qu'il y a plus important ?

Je m'assenai une gifle qui me fit grimacer de douleur et regretter aussitôt. Pourquoi avais-je fait cela ? J'y étais allé fort en plus... Je caressai ma joue meurtri de bêtises et me roulai en boule. 

Je pouvais m'attendre, au cours de la semaine, à ce qu'Allissia m'invite chez elle pour essayer de me faire parler. Comment pouvais-je la convaincre que la seule chose que je cachais n'avait plus d'importance aujourd'hui ? Le tout sans laisser comprendre que j'avais lu leurs messages ? Certes, Allissia était la plus facile des trois à convaincre, mais peut-être que cette fois-ci, elle ne me lâcherait pas avant que je sorte des arguments irréfutables. Sauf que je n'en avais pas.

Je soupirai. Cela aurait été plus simple si les filles m'avaient cru... Illyana avait raison, j'avais réussi à leur cacher cela pendant un an. Pourquoi n'arrivais-je plus à afficher un grand sourire et affirmer que tout allait bien ? Alors que cela me semblait si naturel avant ?

Je tentai de me changer les idées en faisant mes devoirs pour ne pas avoir l'air perturbé pendant le dîner. 

Concentrer mes pensées sur un plan de commentaire de texte m'aida en peu de temps à me détendre. 

Cependant, la nuit... je ne dormis pas plus de trois heures. Mon cerveau carburait d'un côté, et les messages tournaient en boucle de l'autre. Comme deux écrans côte à côte qui refusaient de s'éteindre. 

Mon réveil sonna. Je l'éteignis à tâton et me levai pour me rincer le visage dans la salle de bain. J'étais épuisée et énervée contre le sommeil qui avait refusé de répondre à mon appel. Et à cause de cela, je n'étais pas sûre de tenir la journée. Heureusement que je n'avais pas cours de SES... j'espérais ne pas m'endormir en plein cours tout de même. 

Je pris rapidement mon petit déjeuner pour rester le moins possible avec maman. Ça faisait mal aux joues de sourire quand on était fatigué.

Je me préparai en vitesse également et pris le chemin vers le lycée. Je risquais d'arriver avant l'ouverture du portail mais cela m'importait peu. Malgré la tension qui était descendue pendant les vacances, moins je passais de temps à la maison, mieux je me portais. Même si je pouvais m'enfermer dans ma chambre, l'air frais du dehors était agréable, alors cela faisait deux en un. Pratique. 

Je me préparai en vitesse également et pris le chemin vers le lycée. Je risquais d'arriver avant l'ouverture du portail mais cela m'importait peu. Malgré la tension qui était descendue pendant les vacances, moins je passais de temps à la maison, mieux je me portais. Même si je pouvais m'enfermer dans ma chambre, l'air frais du dehors était agréable, alors cela faisait deux en un. Pratique. 

Je m'installai sur un banc et pris mon téléphone pour écrire. C'était une routine sympathique. Je me verrais bien la tenir les jours où il ne pleuvait pas. 

Mon esprit voyageait et, durant ce temps, j'oubliai les messages de la veille. 

Je frôlai la crise cardiaque quand une main se posa sur mon épaule. Je levai la tête pour trouver Séverilla qui semblait étonnée de me voir à nouveau arriver si tôt. 

Je rangeai mon téléphone et me levai, prenant mon sac. Le portail était ouvert.

— Qu'est-ce que tu faisais là à une telle heure ?

— J'avais envie d'un peu d'air frais, donc je suis parti plus tôt. C'est vraiment un problème ?

— Non, je voulais juste savoir si c'était une envie de fuir chez toi ou les personnes qui y sont.

Je me figeai et me stoppai dans ma marche une fraction de seconde alors que des millions de pensées me traversaient. Comment pouvait-elle savoir ? Avait-elle réellement un instinct incroyable ou avais-je un comportement qui pouvait lui permettre de le deviner ? Séverilla me jeta un regard interrogatif et, me rappelant que je m'étais arrêtée au milieu du chemin, je me repris avant de lui lancer un sourire tremblant.

— D'où tu sors cette idée ?

Elle me dévisagea de son regard pénétrant qui me donnait l'impression qu'elle lisait en moi comme si nous ne faisions qu'un.

— Simple idée, fit-elle finalement en se détournant. 

Notre rythme retrouva son allure normale et j'essayai de respirer correctement. J'adorais Séverilla, mais elle avait le don de me donner l'impression qu'elle savait déjà tout, mais qu'elle attendait juste que je le lui avoue. Avant, cela avait un côté réconfortant, mais quand il s'agissait de ce type de sujet, je supposais que je ne pouvais juste pas demeurer impassible.

Et avec ça, c'était difficile de ne pas être mal à l'aise et de ne pas montrer que j'avais lu les messages. Mais tant qu'on ne me posait pas la question, je devrais m'en sortir.

Nous nous installâmes à notre place habituelle sur les escaliers et commençâmes à parler de choses futiles. Un sentiment étrange m'habitais quant à Séverilla, mais je ne saurais dire quoi. C'était très perturbant. 

Rapidement, Illyana et Allissia arrivèrent. La première semblait un peu gênée. Avait-elle aussi des doutes sur le fait que j'ais lu les messages ? Se sentait-elle mal à ce sujet pour s'être trompée de groupe ? 

Allissia affichait un petit sourire, comme toujours, mais son regard dirigé vers moi ne coïncidait pas. Était-ce mon imagination parce que j'avais lu les messages ? L'aurais-je remarquée si cela n'avait pas été le cas ? 

— Ça te dit de venir chez moi après les cours ?

Elle n'avait vraiment pas attendu... Séverilla et Illyana discutaient entre elles pour nous laisser de "l'intimité" mais Séverilla jetait de petits coups d'œil dans notre direction de temps à autre.

— Pourquoi pas, mais il y a une raison particulière ?

J'essayais de la "provoquer" pour voir sa réaction. Allissia n'était pas la plus subtile. Cela ne m'étonnerait même pas qu'elle me pose directement la question au sujet des lettres.

— Pour parler, bien sûr ! On ne va pas se regarder dans le blanc des yeux en écoutant le bruit des mouches !

Mes sourcils effectuèrent un léger mouvement de froncement, mais je me repris aussitôt. C'était plus une réplique qu'Illyana pourrait dire, mais ce n'était pas complètement éloigné du genre d'Allissia. Néanmoins, surtout avec la deuxième phrase, j'entendais rien qu'à cela la voix sarcastique et moqueuse d'Illyana.

Avait-elle prévue le coup et lui avait donné un exemple de chose à dire qu'Allissia avait décidé d'apprendre par cœur ? 

Cela ne m'étonnerait pas vraiment. Elle serait capable de mémoriser un texte de présentation pour une personne si on lui disait de faire les choses ainsi. Elle apprenait beaucoup plus facilement cela que les cours, Illyana lui faisait souvent la remarque.

— Et parler de quoi, insistai-je ? C'est quelque chose de privé ?

Elle se figea et jeta un regard furtif derrière moi. 

La sonnerie retentit au même moment. Sauvée par le gong...

A la lettreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant