50. Comédie

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Je plissai ma jupe, puis vérifiai dans mon reflet que tout était parfait. Mon pull, c'est bon, pas de tache nulle part, pas de trou sur mes collants, mes baskets que je gardais — parce que ce serait bizarre de mettre mes claquettes avec des collants — ne rendait pas la tenue trop bizarre. 

Je dégageai mes cheveux de mes épaules. Ils poussaient trop vite, comment pouvaient-ils déjà chatouiller le haut de ma poitrine ? Il faudrait que j'aille chez le coiffeur un de ces jours. Les cheveux longs, ne m'allait vraiment pas.

La sonnette retentit. Déjà ? Ce devait être Séverilla ! Il n'y avait qu'elle pour arriver aussi tôt.

Je trottinai pour lui ouvrir, chantonnant. Aujourd'hui était un jour heureux ! Illyana oublierait qu'elle avait eu des problèmes tellement on s'amuserait !

Séverilla entra, faisant un petit signe à maman qui préparait le gâteau. Elle était vraiment magnifique Séverilla. Elle portrait une robe plutôt simple, longue, noir, à manche longue, et de la dentelle au bout des manches. Cela lui allait super bien. D'ailleurs, je constatai avec surprise qu'elle avait attaché ses cheveux noirs de jais en un chignon enroulé d'une tresse, ce qui la rendait super mignonne.

— Tu es vraiment magnifique...

Elle rougit et passa sa main sur sa nuque. Qu'est-ce que j'avais envie de l'embrasser ! Mais maman nous regardait du coin de l'œil, alors je préférais éviter.

— Merci... Ce style te va bien, tu devrais t'habiller plus souvent comme ça.

— A-ah oui ? Tu trouves ? J'y penserais alors...

Yes ! J'ai eu l'effet voulu !

Habituellement, je ne faisais pas attention à ce que je portais. Des t-shirt noir avec un jean noir ou bleu et voilà, c'était bon. Mais si Séverilla trouvait que cela m'allait aussi, je devrais mettre plus de vêtements de ce style. Peut-être pas pour le lycée, je n'étais pas à l'aise de sortir en jupe. Mais quand j'allais chez elle, vu que le dehors en jupe n'était que le trajet, cela pouvait passer. 

J'essaierai !

Nous allâmes dans ma chambre et discutâmes en attendant les autres. Mais je devais avouer que, même si je l'écoutais et lui répondais, je finis rapidement par être plus concentrée sur le mouvement de ses lèvres, d'à quel point elle semblait douce. 

Je devais avoir abandonné toute discrétion, car elle me prit par le menton pour me relever le visage.

— Mes yeux sont ici, fit-elle, un petit sourire moqueur.

— Je sais. Mais c'est que tes lèvres sont vraiment attirantes. Tu n'as pas envie de m'embrasser, toi ?

Ma franchise la pris légèrement au dépourvu et quelques rougeurs colorèrent ses joues.

— Si.

— Alors pourquoi on ne le fait pas ?

— Parce que les filles vont arriver d'une minute à l'autre, je préférerai qu'on soit seules pour qu'on puisse prendre notre temps, si ça te va.

Je voyais ce qu'elle voulait dire. Moi non plus je ne voulais pas juste poser mes lèvres sur les sienne une fraction de seconde pour dire qu'on s'était embrassé. Et ce ne serait pas très poli de se servir des filles comme chandelles.

— Ça me va.

Et comme si la vie était du côté de Séverilla, la sonnette retentit. Je me levai d'un bond pour accueillir les nouvelles arrivantes qui se présentèrent avec un grand sourire, beaucoup trop exagéré pour ce qui était d'Allissia. Le genre de sourire qui laisserait croire que l'on est innocent alors que l'autre savait très bien qu'on avait fait une bêtise. 

A la lettreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant