53. L'amour des filles

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Il n'y avait pas beaucoup de message avec Séverilla ; on ne s'en envoyait pas tant que ça, par rapport aux autres. Mais on le compensait en se voyant beaucoup, alors je ne l'avais jamais vraiment remarqué.

[Gwen

Je suis là.


Moi

JFjgfjgerizeoazethgzrko$p.


Gwen

Euh ? Tout va bien ?


Moi

NOn

Princesse charmante vient me faire des bisouuuuuus.


Gwen

Lina ? Line ?


Moi

Raté !

C'est Thomas !]

C'était plutôt récent ça. Je dirais, une semaine ou deux avant qu'elles ne découvrent les... enfin, peu importe. On était pas encore complice à ce niveau à l'époque et ça m'avait plus fait rire qu'autre chose, mais le relire aujourd'hui... je ne pus m'empêcher de jeter un regard vers Séverilla.

— Ouloulou ! lança Allissia.

Je lui assénai un coup de coude dans le ventre, ce qui eut pour seul effet de la faire rire.

Je tournai aussitôt les pages et fut plutôt surprise de trouver des photos. Séverilla n'était pas très à l'aise avec les photos et on n'en prenait jamais ensemble. Je n'avais pas connaissance de celles qui se présentaient, sûrement prises par Allissia ou Illyana. La chaleur de mon visage monta subitement. Elles avaient même pris une photo le jour où Séverilla m'avait embrassé la commissure de mes lèvres lors de la soirée chez elle, quand elle avait voulu me remercier personnellement.

Je commençai à me demander si ce n'était pas prévu. Après tout, elles agissaient particulièrement étrangement ce soir-là. Finalement, elles complotaient peut-être bel et bien.

Je feuilletai plutôt rapidement le reste, afin de trouver le petit mot de fin, mais fus surprise de trouver avant des poèmes. Séverilla m'avait écrit des poèmes ? Pourtant, quand je lui avais demandé, elle semblait très gênée, et la dernière fois qu'elle nous en avait partagé un c'était il y a quelques années, et c'était un travail de français. Je rougis, encore, puis les lis. 

Si je le pouvais, je mettrais le monde en pause pour qu'on se perde toi et moi

Et dans ce monde gelé, je changerais les lois

Selon tes demandes, selon tes envies.

Arrêt au brillant soleil ou sous la pluie

A la chaleur de nos corps ou l'humidité de nos baisers

A l'infini ou éphémère

Juste pour te plaire,

Les battements de mon cœur vont tout effacer.

Plus de monde, plus de temporalité

Juste mon amour, enraciné

Juste toi

Juste moi.

Juste nous.

Je levai les yeux pour croiser ceux de Séverilla, qui détourna le regard. Elle était complètement rouge et se mordillai la lèvre. C'était plutôt étrange de la voir aussi gênée, mais cela la rendait tellement adorable.

Les filles n'étaient plus derrière moi et chuchotaient entre elles. Sûrement pour ne pas lire le poème à la demande de Séverilla. J'en étais moi aussi plutôt heureuse. Cela aurait été beaucoup trop bizarre, sinon.

Je ne trouvais pas les mots pour répondre à son poème, mélange d'émotion du au texte mais aussi de savoir qu'elle avait écrit un poème pour moi

Alors je posai ma main sur celle de Séverilla et, après quelques secondes d'hésitation, je la portai à mes lèvres pour un baise-main.

Elle relevai les yeux vers moi, et nous nous sourîmes, d'un regard entendu. Bientôt, ce seraient nos lèvres qui se rencontreraient sans obstacle.

A la lettreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant