Avant leur rencontre, si on avait dit à Océane qu'il s'agissait de son âme sœur, elle aurait été heureuse et troublée de voir son rêve se réaliser.
Après l'avoir rencontré, elle n'est plus sûre d'en avoir encore envie.
Découvrez l'histoire d'Océane...
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Paris - Juillet 2021
Je franchis d'un pas pressé les quelques mètres qui me séparent de la maison d'édition, le cœur battant la chamade sous le coup d'une excitation nerveuse. Aujourd'hui, j'ai rendez-vous chez Hugo Publishing pour finaliser les détails entourant la sortie de mon premier roman. J'ai encore du mal à y croire. Moi qui ai commencé à écrire dans le secret de ma chambre d'adolescente, je vais bientôt voir mon livre trôner fièrement sur les étagères des librairies.
Dans les rues ensoleillées de Paris en cette fin juillet, une chaleur étouffante s'insinue déjà sous le léger tissu de ma robe d'été. Arrivée devant l'immeuble abritant la maison d'édition, je compose le code qui m'a été fourni et pousse la lourde porte, accueillie par la caresse rafraîchissante de la climatisation. Enfin, je peux respirer plus librement.
Dans l'ascenseur, je jette un dernier coup d'œil critique à mon reflet dans le miroir, priant pour que ma nervosité ne soit pas trop visible. Je m'asperge d'un léger voile de parfum juste au moment où les portes s'ouvrent sur un homme brun d'une trentaine d'années.
— Salut, tu t'appelles comment ? me lance-t-il d'un ton désinvolte.
— Océane, je réponds simplement.
— Moi c'est Raphaël, mais appelle-moi Raph, poursuit-il avec un sourire appuyé que je feins d'ignorer.
L'atmosphère se fait soudain pesante tandis que je fixe les étages qui défilent lentement sur le petit écran.
— T'es nouvelle ici ? reprend-t-il après un moment.
— Non, je viens signer un contrat.
— Ah ouais, bien joué Victor Hugo ! plaisante-t-il avec un rire un peu trop bruyant.
Je ne me sens pas d'humeur à lui répondre. Heureusement, les portes s'ouvrent enfin et je m'empresse de sortir, soulagée de mettre fin à cette conversation.
Je parcours le couloir du 8ème étage jusqu'au bureau de la responsable des publications, et toque contre la porte avant d'entrer. Celle-ci s'ouvre sur une jeune femme blonde au sourire avenant.
— Bonjour Océane, je suis Fanny. Installe-toi, je t'en prie, dit-elle en me désignant un fauteuil.
Elle referme la porte derrière moi tandis que je m'assieds, quelque peu intimidée. Je pose mon sac à mes pieds et croise mes mains sur mes genoux pour les empêcher de trembler.
— Je te sens un peu nerveuse, mais rassure-toi, me glisse Fanny d'un ton apaisant. Tu as beaucoup de talent et ton manuscrit nous a vraiment séduits.
Un timide sourire vient fleurir sur mes lèvres face à ses paroles encourageantes, une bouffée de fierté gonflant ma poitrine.
— Merci, c'est vraiment gentil, je réponds avec sincérité.
