LVII - Océane

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Alpes - Décembre 2021

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Alpes - Décembre 2021

Je me réveille le lendemain matin avec l'impression d'être passée sous un camion. Mon corps est lourd, chaque mouvement me demande un effort immense. J'ai l'impression que ma tête est remplie de coton, mes pensées sont embrouillées et je n'arrive pas à me concentrer. La lumière qui filtre à travers les rideaux m'agresse les yeux et je me retourne pour me cacher sous les couvertures.

Tout semble flou, comme si je flottais dans un brouillard épais. Les événements de la veille reviennent en flashes douloureux, mais ils semblent lointains, irréels. J'ai du mal à croire que tout cela s'est réellement passé. La douleur, pourtant, est bien présente, sourde et implacable, mais elle semble étouffée, comme si mon esprit refusait de l'affronter directement.

J'ai mis des heures à m'endormir la veille, me retournant sans cesse dans mon lit, assaillie par les souvenirs de la soirée. Chaque fois que je fermais les yeux, je voyais Mathieu avec Lisa, leurs rires moqueurs, les détails sordides que Lisa a décrits. Mon cœur se serrait à chaque image, et les larmes coulaient malgré moi. Finalement, l'épuisement m'a submergée, et j'ai sombré dans un sommeil agité.

Maintenant, au matin, je suis complètement à l'ouest. Le simple fait de sortir du lit me semble être une montagne à gravir. Je me force à bouger, à ne pas rester prisonnière de mes draps. En trébuchant vers l'armoire, je prends le premier vêtement qui me tombe sous la main : un énorme pull et un jogging. Je veux disparaître sous les vêtements, me cacher du monde extérieur, de ma propre douleur.

Je n'ai plus envie de rien. Tout me semble vide de sens, dépourvu de toute importance. La pensée de me retrouver face à Mathieu, de croiser son regard, m'emplit de terreur et de désespoir. Pourtant, je sais que je dois descendre. Mon estomac gronde, rappel brutal que je n'ai rien avalé depuis hier soir et que je commence à avoir faim. Je ne vais pas pouvoir me cacher encore longtemps.

Je prends une grande inspiration et me dirige vers la porte de ma chambre. Chaque pas est une lutte, mes pieds traînent sur le sol comme s'ils étaient en plomb. Je descends lentement les escaliers, le cœur battant à tout rompre. L'air est lourd, oppressant, comme s'il était chargé de toutes les tensions non dites.

Arrivée dans la cuisine, je trouve les autres déjà attablés. Ils lèvent la tête en me voyant entrer, des expressions de surprise et d'inquiétude se dessinent sur leurs visages. Je baisse les yeux, évitant leur regard, et me dirige directement vers le réfrigérateur. Mon estomac est noué, mais la faim me pousse à agir.

Chouchou, tu veux un café ? demande Margot doucement, brisant le silence.

Oui s'il te plait, je murmure d'une voix à peine audible.

Je m'assois à la table, prenant la tasse qu'elle me tend. Le café est chaud, son amertume m'offre une distraction momentanée. Je sens les regards des autres sur moi, mais je n'ai pas la force de parler, de répondre à leurs questions silencieuses. Je suis comme une coquille vide, une ombre de moi-même.

Bratnia dusza - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant