LXII - Mathieu

1.4K 68 7
                                    

Paris - Mars 2022

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Paris - Mars 2022

Les mois qui ont suivi notre séparation ont été un véritable calvaire. Chaque matin, je me réveille avec un vide immense dans la poitrine, un vide que rien ne semble pouvoir combler. L'absence d'Océane est comme une plaie ouverte que le temps ne parvient pas à refermer. J'ai tout essayé pour l'oublier, je me suis noyé dans des litres d'alcool et j'ai fumé un nombre inimaginable, même pour moi, de joints et de cigarettes.

Pourtant, chaque tentative d'évasion ne faisait que renforcer la douleur. L'alcool me laissait avec des gueules de bois insupportables et une tristesse encore plus profonde, tandis que la fumée ne faisait qu'ajouter à la brume de mes pensées déjà tourmentées. Rien ne parvenait à effacer son image de mon esprit, à étouffer le son de sa voix dans ma tête. Les souvenirs de nos moments ensemble, de nos rires, de nos disputes passionnées, tout revenait en boucle et me hantait jour et nuit.

Je traînais au studio avec les gars, essayant de trouver un semblant de normalité dans le travail. Mais même là, entre deux sessions d'enregistrement, mes pensées dérivaient invariablement vers elle. Chaque chanson, chaque mélodie me rappelait quelque chose d'elle. Ses goûts musicaux, ses commentaires, ses sourires lorsqu'elle écoutait mes morceaux... 

La nuit, c'est pire. Les souvenirs de nos moments ensemble tournent en boucle dans ma tête, rendant mon sommeil presque impossible. Je revois son sourire, je ressens la douceur de sa peau, et je repense sans cesse à notre dernier baiser, si intense et si désespéré à la fois. Les rares fois où je parviens à m'endormir, mes rêves sont peuplés de son image, me laissant avec un goût amer au réveil.

Les gars ont essayé de m'aider à leur manière. Ils m'ont traîné dans des soirées, m'ont présenté d'autres filles, mais aucune n'a réussi à capter mon intérêt. Toutes étaient soient trop grandes, trop blondes ou trop excitées en ma présence pour me convenir. Parce que je ne veux qu'elle. Je la veux tellement que c'est douloureux. Mon esprit ne rêve que d'elle et mon corps refuse toutes avances féminines si ce ne sont pas les siennes. 

Pour tenter de canaliser ma colère et ma tristesse, j'ai commencé à voir un psy. La première fois que j'ai franchi le seuil de son cabinet, je me sentais ridicule. Un mec comme moi, assis sur un canapé, parlant de ses sentiments à un inconnu ? Laissez moi rire, je me serais foutu de la gueule de celui qui m'aurait dit ça. Pourtant, je savais que je n'avais pas le choix. Je devais trouver un moyen de gérer ma colère avant que celle ci ne me détruise complètement. Parce que si j'ai perdu Océane, s'est entièrement de ma faute. 

Aujourd'hui, je suis de nouveau assis dans ce fauteuil confortable, face à ma psy. Elle me regarde avec bienveillance.

Mathieu, comment te sens-tu aujourd'hui ? commence-t-elle.

Je soupire, passant une main nerveuse dans mes cheveux.

Toujours pareil. Vide. En colère. Triste. Je ne sais plus quoi faire.

Bratnia dusza - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant