XXIX - Mathieu

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Paris - Novembre 2021

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Paris - Novembre 2021

Je suis tiré des bras de Morphée par des petits aboiements insistants. Encore dans les vappes, je mets un instant à réaliser que ces jappements aigus ne ressemblent en rien aux grognements de Nala, mon rottweiler.

Une présence chaude à ma gauche me ramène immédiatement à la réalité et me rappelle que je viens de passer la meilleure nuit de ma vie. Je me souviens du corps d'Océane contre le mien et des sensations que j'ai vécu avec elle, alors qu'on a couché ensemble dans tout son appart. C'est la première fois que je ressens ce genre de choses et ça me terrifie un peu, je dois bien l'admettre, parce que je sais pas ce que ça veut dire.

De nouveaux aboiements insistants me sortent de mes pensées. Mais il a toujours faim son chien, c'est pas possible ! Aussi délicatement que possible, je me dégage de l'étreinte de la jeune femme pour ne pas la réveiller et je me lève, torse nu, pour aller voir d'où provient ce raffut.

C'est en arrivant dans le salon que je repère la petite boule de poils blanche et marron, assise sagement devant sa gamelle vide. Ses grands yeux noirs implorants se tournent vers moi avec insistance.

Désolé Pêche mais hier soir, ta maîtresse s'est occupée de moi, je ne peux m'empêcher de lancer.

Pas perturbé par mon apparition et comme si c'était normal que je débarque dans le salon, Pêche vient me sauter sur les pieds.

Ok ok...Tu me montres où sont tes croquettes ma princesse ?

Étonnamment, Pêche semble comprendre ce que je lui dis puisqu'elle se dirige d'un petit trot vers un placard sous l'immense plan de travail de la cuisine américaine. Je l'ouvre et découvre un énorme paquet de croquettes pour petits chiens.

Eh bah...on peut pas dire que tu manges mal quand même toi !

Je souris en remplissant copieusement sa gamelle. Pêche se met à manger avec appétit. Attendri malgré moi, je me mets à la caresser doucement, amusé par ses petits grognements de contentement.

Oh t'es mignonne toi, hein ma star, je lui ébouriffe le ventre alors qu'elle se roule par terre.

Heureusement qu'on me voit pas jouer avec cette peluche comme un gosse sinon j'peux dire adieu à ma street cred. Et j'y tiens un peu.

Après avoir joué un moment avec Pêche, je retourne dans la chambre. Océane est toujours profondément endormie, ses cheveux éparpillés autour de sa tête comme un nuage sombre. Les yeux fermés, elle semble apaisée. Je suis content de la voir dormir sereinement, elle a passé trop de nuits tourmentées par les mauvais souvenirs.

Lentement, je viens m'asseoir au bord du lit, prenant soin de ne pas la déranger. Mon regard se perd dans la contemplation de ses traits délicats tandis que je lui caresse tendrement la joue du bout des doigts, redessinant les contours de son visage. Je pourrais m'habituer à me réveiller à ses côtés...

Bratnia dusza - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant