XXIV - Mathieu

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Paris - Novembre 2021

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Paris - Novembre 2021

Je me sens totalement impuissant face à la détresse d'Océane. La voir ainsi, effondrée en larmes et secouée de sanglots déchirants, me frappe en pleine poitrine comme un coup de poing. Une boule d'angoisse et de frustration m'étreint la gorge. J'aimerai tellement pouvoir l'aider, la réconforter, mais je ne sais pas comment m'y prendre.

D'un geste machinal, je sors un joint de la poche intérieure de ma veste et le porte à mes lèvres, espérant que la fumée apaisera les émotions violentes qui me submergent. Merde, Océane semble si dévastée, si vulnérable...Ça me fout les boules de la voir dans cet état. Mais je le repose instantanément en sentant le regard lourd de Saddam sur moi. Merde, on est en boite...

Ses beaux yeux d'ordinaire si pétillants sont noyés de larmes, son visage ravagé par le chagrin. Margot et Thaïs l'entourent de leurs bras réconfortants, lui murmurant des paroles apaisantes tandis qu'elle se raccroche à elles comme à des bouées de sauvetage.

Un lourd silence s'installe autour de la table, à peine troublé par ses sanglots erratiques. Ormaz finit par prendre la parole d'une voix douce :

Océane...Qu'est-ce qui va pas ? Tu veux en parler ? Je pense parler au nom de tout le monde en disant que ça nous brise le cœur de te voir comme ça, impuissants.

Oh si tu savais Ormaz...

La jeune femme secoue la tête d'un air las, comme si parler était au-dessus de ses forces. Prudemment, Thaïs passe un bras autour de ses épaules.

Ça va aller ma belle, tout va bien se passer... T'es pas obligée de parler tu sais, c'est seulement si tu te sens prête.

J'ai...j'ai envie de leur dire, murmure Océane d'une voix éraillée.

Océane renifle bruyamment avant de prendre une profonde inspiration. Lorsqu'elle relève la tête, son regard est embué mais déterminé.

C'est juste...que j'ai perdu mes deux parents quand j'étais jeune, lâche-t-elle d'une voix éraillée. Ma génitrice m'a abandonné quand j'avais 8 ans. Elle est partie avec ma soeur et son amant, nous laissant seuls et sans nouvelles avec mon père.

Un silence choqué accueille ses paroles. Même moi qui pensais tout connaître d'elle, j'ignorais ce douloureux pan de son histoire. A la façon tout elle a utilisé le mot "génitrice", je peux sentir la haine qu'elle ressent envers elle. Mais à sa voix, j'entends que le pire n'est même pas encore arrivé et ça me glace le sang.

Puis mon père a tout fait pour me protéger, poursuit-elle d'un ton amer. Mais il est mort d'un cancer quand j'avais 14 ans...

Des larmes silencieuses coulent à nouveau sur ses joues tandis qu'elle ravale un sanglot. Margot la serre un peu plus contre elle dans un geste tendre.

Bratnia dusza - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant