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Kaïs - Wéwé

- Allô ?

Kaïs - Tu vas bien ?

- Ca va al hamdoulillah et toi ?

Kaïs - Al hamdoulillah. Pour une fois que tu réponds au téléphone.

- haha.

Kaïs - J'te vois, retournes toi.

- Mdrr, tu crois tu vas la faire à qui là ?

Bip, bip, il a raccroché. Et là j'entend un gros 'bouuuuuh'. J'ai sursauté, il était vraiment là.

- Tu fais quoi ici ?

Kaïs - J'suis passé au garage pas loin, crois pas que je te suis. ( petit rire )

Je me suis contenté de rire aussi, puis ensuite on a discuté un peu, il m'avait proposé de me déposer en voiture, chose que j'ai refusé bien poliment. Puis il a vu que sa proposition m'avait un peu gêner, du coup il n'a pas insisté, et nous sommes tout les deux partis chacun de notre côté.

Quelques jours sont passés, je n'avais pas eu de nouvelles de Malek, bien qu'on s'était "expliqués" et que ça avait plutôt l'air de s'être bien passé. J'avais donc décidé de prendre les choses en main et je lui ai envoyé un message, parce que je voulais vraiment connaître la raison de son changement d'attitude. Il me dit de le rejoindre à l'endroit où on allait avant, j'y vais.

Cette fois, il était arrivé avant moi. Il avait un joint à la main, et fumait. Je lui dis bonjour, sans pouvoir m'empêcher de mal le regarder. Il n'y prête pas attention, heureusement pour moi qu'il avait bientôt fini. Il a jeté son joint, et l'a écrasé. Il m'a lâché un sourire narquois.

Malek - Alors comme ça tu voulais me voir ?

J'ai pas prêté attention à ses paroles narcissiques, ce jour là j'étais déterminée à en venir aux faits. J'ai commencé à lui demander pourquoi il s'était mis à fumer, il a dit qu'il faisait ce qu'il voulait. Ensuite je lui ai demandé pourquoi il a été en garde à vue, il m'a dit que ça, ça ne me regardait pas. Que de toutes manières ce qui était passé, était passé, et qu'on pouvait rien y changer. Je lui ai dit que j'savais ce qu'ils faisaient et qu'il devait pas faire ça, que c'était pas pour lui. De là, on s'est embrouillé assez salement. C'était un dialogue de sourd. Il est partis en disant que je ne le changerais pas, je lui ai répondu que pour changer, il c'était bien débrouillé tout seul.

Pourquoi j'essayais de faire revenir à la raison quelqu'un qui admet même pas avoir changé? Il devenait mauvais, et il en avait rien à faire, il comprenait rien. J'savais plus quoi faire. Jamais j'aurais cru qu'il tomberait de ce côté, pourtant c'est ce qu'il a fait.

[...]

J'étais avec Dounia et Leïla dehors, quand une fille qui me disait quelque chose, s'approche de nous. Elle nous dit bonjour. C'était une connaissance de Dounia, elle n'était pas de notre quartier. 

Dounia - Qu'est-ce-que  tu fais ici ?

La fille - J'suis venue voir mon chéri, dit-elle en riant.

Dounia - Ton chéri ?

La fille - Oui, je sors avec Malek, je sais pas si tu connais. Tu savais pas ?

Dounia - Non tu me l'avais pas dit.

Dounia était vraiment surprise, et Leïla m'a lancé un regard à l'entente du prénom de Malek. Alors c'était donc elle la copine de Malek. Elle s'appelait Salima, et elle avait notre âge. Elle continuait à parler de son "chéri". Ça avait plutôt l'air sérieux entre eux. J'pense que j'en avais assez entendu, heureusement mon téléphone s'est mis à sonner. Je m'éloigne un peu pour prendre l'appel, c'était Kaïs. On a discuté assez brièvement avant de décrocher, c'était devenu un petit rituel entre nous.

Dès mon retour parmi les filles, Salima était partie rejoindre Malek. Les filles n'ont plus parlé d'elle, surement car elles pensaient que ça me dérangerais. On décide d'aller au grec. Devinez ce qu'on voit, Malek et Salima qui en sortent, grec à la main. A ce moment j'me suis dit que maintenant, c'était à Salima d'aider Malek. Que pour lui, elle était plus importante que moi, et puis qu'elle pourrait le raisonner.

Ce soir là, j'ai reçu un appel de Malek. J'ai pas décroché, mais il insistait. Du coup, j'ai pris son appel, il a dit qu'il voulait me dire quelque chose, mais que ce ne serait surement pas au téléphone qu'il me le dirait. Le lendemain, il voulait donc me voir. J'hésitais, mais ma curiosité a pris le dessus. 

Il était à peu prêt 14 heures, quand je suis sorti de chez moi. Je me dirige vers l'endroit du rendez-vous... 

Élevé par la rueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant