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Leïla - Bon... Je connais une fille qu'habite à deux tours de la mienne. Hier, je l'ai croisée, et j'ai un peu discutée avec elle. Ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vus, du coup on en est venu au sujet des "amours"...

- Abrèges Leïla, pourquoi tu tournes autour du pot ?

Leïla - En faite, elle m'a dit qu'elle était avec Kaïs... Je lui ai demandé si c'était bien Kaïs, le tien quoi, elle m'a affirmé que c'était bien lui. J'étais choquée, mais je lui ai rien dit par rapport à toi et lui pour pas qu'elle parle trop on sait jamais.

- Putain... Merci... Merci d'me l'avoir dit.

Leïla - J'suis désolée ma belle, j'te l'ai pas dit plus tôt parce qu'j'voulais pas que tu le prennes mal.

J'ressentais de la haine envers Kaïs, quelques semaines plus tôt il m'avait affirmé qu'il fréquentait aucune autre fille. Je lui en voulais, depuis le début il se fou de moi... Alors c'est comme ça ? J'étais qu'une pigeonne en plus sur la liste. J'm'en voulais aussi à moi même d'avoir été naïve, et d'y avoir cru.

Leïla voyait que je l'avais très mal pris, elle essayait de me remonter le moral, mais ce fut sans succès. Elle a fini par s'en aller, en me disant de l'appeler si j'en avais besoin. J'étais vraiment mal, j'ai même pas cherché à comprendre, j'ai supprimé son numéro, j'voulais plus entendre parler de lui.

Le lendemain, alors que ma mère n'était pas chez moi, mon frère était entré à la maison. J'avais eu un mauvais présentement rien qu'en ayant vu le froncement extrême de ses sourcils. J'me demandais ce qu'on avait pu faire pour pouvoir attiser la colère du psychopathe qui nous sert de frère. A peine as-t-on eu le temps de lui demander ce qu'il avait qu'il s'est mis à nous embrouiller. Pour une fois, la foudre ne s'abattait pas sur moi, mais sur Asma. Il lui a mis une claque pour je ne sais quelle raison, j'me suis interposée entre les deux... Puis j'me suis mangée tous les coups. J'étais un peu sonnée j'vous le cache pas, j'ai pas compris ce qu'il lui reprochait. Peut-être le fait qu'elle soit allée chez une de ses copines qu'il n'aime pas ? Ou encore qu'elle se soit assise sur un banc et que quelques garçons étaient venus s'asseoir pas très loin... Enfin, que de petites choses qui ne valent pas un énervement semblable... Mais que voulez-vous mon frère est souvent dans l'extrême.

Parallèlement à cet incident, Kaïs m'avaient envoyés plusieurs messages auxquels je n'avais pas répondus, voyant que je ne lui répondais pas il m'a appelé plusieurs fois. Mais rien n'y faisait, je ne voulais plus entendre parler de lui. Au bout de quelques jours il a lâché l'affaire.

[...]

C'est le ramadan, on va tous pouvoir se ressourcer. Augmenter notre foi, essayer d'être meilleur, et accentuer notre djihad-nafs afin d'rester de bons pratiquants tout au long de l'année.

J'étais pas fière de fréquenter un garçon dans de tels conditions, puis de toutes manière maintenant lui et moi c'était du passé. Il avait trop joué avec moi, fallait qu'je le laisse s'en aller.

Deux semaines s'étaient écoulées depuis le début du ramadan, et je recevais un appel de Kaïs, bien que j'ai supprimé son numéro, je le connaissais par cœur... J'me suis promis de ne pas y répondre, mais vu qu'il avait insisté tout au long de la nuit, j'ai répondu...

Kaïs - Allô ?

- Salem aleykoum.

Kaïs - Aleykoum salem.

- C'est pour ?

Kaïs - T'as quoi ?

J'ai raccroché sans même lui répondre...

« Sentiments balafrés, pour nous c'est pas la fête. Dans les ghettos le mot "je t'aime" s'est jeté par la fenêtre. » - Sinik

Encore une fois, j'passais outre la conversation, j'voulais l'sortir de ma vie, et c'est pas lui qui m'aidait à l'oublier en m'appelant. Il a continué en m'envoyant quelques messages, il m'disait que j'fuyais l'dialogue, et que quand on s'verrai dehors j'serais bien obligé d'lui dire ce qu'il se passe. Mais pourquoi il faisait semblant d'ne pas voir d'où le problème venait ?

Plus les jours passaient et plus cette histoire me rongeait. J'décide de me rendre chez Leïla. En y allant j'croise Mel, elle s'y rend aussi. On monte toutes les deux. J'voulais m'changer les idées, parce que malgré ma détermination fallait que j'me rende à l'évidence, Kaïs me manquait.

Avec les filles, on en est quand même revenues au sujet fatidique...

Élevé par la rueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant