Élevé par la rue

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Asma - Waaaye ! Ma sha Allah t'es devenu beau gosse avec ta barbe et tout !

Une vraie mehboula celle-là...

Malek - Ah cimer ma petite.

Asma - J'ai une copine de classe elle m'a dit elle te voyait tout le temps aller à la mosquée !

Malek - Qui ça ?

Asma - Tu la connais pas, elle s'appelle Nassiba.

Malek - Ah ouais, je connais pas.

J'étais contente d'apprendre qu'il s'investissait dans la religion. Avec Malek, jusqu'à présent on c'était parlé comme si de rien était... Ça m'arrangeait d'un côté, parce que je voulais pas qu'on rediscute de tout ça, mais je ne voulais pas non plus qu'il y ai un malaise entre nous. Je ne savais pas quoi faire.

On est quand même allé rejoindre les madrés, et on a mangé. Y avait tout de même une bonne ambiance donc ça faisait plaisir...

[...]

La sortie de mon frère approchait à grand pas, c'était pour bientôt. Dans moins d'une semaine, il allait être de retour parmi nous. J'étais super contente, mais j'appréhendais son retour...

Depuis le dernier dîner qu'on a eu avec Malek on ne c'était plus revus. On s'envoyait parfois des messages pour prendre de nos nouvelles mutuellement, mais on s'arrêtait à ça. Je sais que pour le moment je ne peux pas exiger plus de lui, donc je me contente du minimum.

Aujourd'hui, je vais voir Kaïs, et comme sa mère est au bled on se voit directement dans son apparemment. Il passe quand même me chercher, et malgré que la moitié du quartier soit au courant on se fait discrets, de manière à ce que les gens n'aillent pas inventer des saletés.

Arrivée chez lui, je m'assois directement sur le canapé. En y repensant, ça fait la deuxième fois que je viens ici. Il vient de poser à coter de moi.

Kaïs - Ça fait trop longtemps j'ai pas mangé un vrai truc, tu veux pas aller me préparer quelque chose ?

Je l'ai regardé en mode "t'es sérieux toi?"

Kaïs - Aller, lèves-toi, faut bien que je vois si t'es une femme à marier non ?

- Ah parce qu'en plus c'était pas une blague ?

Kaïs - Bah, non... C'est important la cuisine pour moi.

Il est parti dans un de ces délires, il voulait absolument que je lui fasse à manger.

Kaïs - Aller tu peux bien faire ça pour ton futur mari non ?

- Ouais mais le problème, c'est que si je te fais goûté mes talents culinaires tu pourras plus t'en passer après...

Il s'est mis à rire, puis il m'a porté et m'a entraîné jusqu'à la cuisine.

Kaïs - Aller montre moi ce que tu sais faire au lieu d'te la péter !

Je lui ai préparé un tajine, puis pendant qu'il cuisait on s'est mis un peu à discuter.

- Ismaïl il sort dans moins d'une semaine.

Kaïs - T'es contente ?

- Oui, mais j'ai peur de la réaction qu'il aura en revenant.

Kaïs - T'inquiètes pas pour ça, je t'ai déjà dis que j'allais m'en occuper.

- Oui, je sais mais le connaissant il va vite s'emporter et je veux pas que vous vous embrouillez, ça empierrera la situation.

Kaïs - Tu réfléchis trop... T'en fais pas je m'en occupe. En plus ma mère rentre dans trois jours.

Il m'a fait un gros sourire et j'ai tout de suite compris ce qu'il entendait par là... Je lui ai souris en retour.

Après ça on a mangé ensemble ce que j'avais préparé, j'allais quand même pas le regarder.. Il m'a complimenté sur mes talents culinaires, ça m'avait fait plaisir.

Il essayait de me rassurer concernant mon frère, mais je ne pouvais pas m'empêcher de stresser.

J'ai fini par le laisser, il voulait me raccompagner mais je lui ai dis que ce n'était pas la peine. Quand je l'ai laissé il s'apprêtait à dormir.

Sur le chemin du retour j'avais croisé Melina. Ça faisait vraiment longtemps que je n'avais pas eu de nouvelles d'elle, et je ne souhaitais pas en avoir. Cependant je vois qu'elle a quand même eu le culot de venir vers moi.

Melina - Salem Aleykoum ma belle ! Ça fait longtemps...

Ça puait l'hypocrisie...

Je me suis contentée de lui répondre sèchement, de façon à ce qu'elle comprenne qu'elle a plus rien à gratter venant de moi.

- Aleykoum Salem.

Melina - Ton frère sort bientôt, tu dois être contente !

- Ouais, aller salut j'ai des choses à faire !

Elle m'a regardé choquée. Mais c'est beaucoup trop facile de revenir une fois que la tempête s'est calmée.