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Trois appels en tout, elle insistait vraiment, mais je ne voulais pas trop discuter, je n'avais pas la tête à ça.

Alors que je pensais me tirer d'affaire en ne répondant tout simplement pas au téléphone, la porte sonna et bien évidemment c'était Mel.

Asma l'avait faite entrer. Je lui ai dit bonjour, et lorsqu'elle m'a accusé de ne pas avoir pris ses appels j'ai prétexté avoir laissé mon téléphone en silencieux.

Elle voulait que je sorte avec elle, au début j'étais réticente, mais finalement je me suis dis que j'avais bien besoin de prendre l'air.

On est allé s'asseoir sur un banc dans un petit parc intégré au quartier. Je savais qu'elle voulait me parler de quelque chose de particulier étant donné qu'elle m'a fait sortir de chez moi.

Avant même que j'ai à lui demander la raison pour laquelle elle était venue jusqu'à moi, elle s'est lancée dans son monologue.

Mel - Tu sais Boubakar il m'a dit qu'il savait pour toi et Kaïs...

- Qui ne le sait pas ?

Mel - M'ouais... Tu ne parles plus à Malek n'est-ce- pas ?

- Comment tu sais ça ?

Mel - Ça fait longtemps que je l'ai pas vu, donc je l'ai déduis.

- Je pense pas que ça ai un rapport avec moi.

Mel - J'crois bien que si. Il est pas bien par rapport à toi c'est sur.

- Tout ne tourne pas autour de moi et t'en fais pas que ce n'est pas pour moi qu'il va mal.

Au même moment j'ai aperçu Chems qui me faisait signe de la main pour que je m'approche de lui. Melina s'en est allée, en disant qu'elle repasserait me voir. Quand il a vu qu'elle était partie, il m'a rejoint.

Chems - Elle te disait quoi elle ?

- Rien de spécial, on parlait pourquoi ?

Sa question me semblait bizarre, surtout qu'il l'avait dise avec mépris.

Chems - Pour savoir. Et tu sais ton frère sait hein... Je l'ai appris tout à l'heure. Tu devrais appelé Kaïs, il me répond pas. Le connaissant il a une sale idée en tête.

À l'entente de ces mots, j'avais l'impression qu'il s'inquiétait de ce qu'il pouvait arriver. Ça me stressait.

Je l'ai donc appelé, mais il ne répondait pas. Je suis donc retournée chez moi pour pouvoir l'harceler.

Il ne répondait toujours pas, j'avais comme une boule au ventre. Mon mauvais pressentiment me rongeait.

Je suis allée acheter une baguette, et dès mon retour j'ai entendu des bruits derrière un immeuble sur mon chemin. Je suis allée jeté un coup d'œil et j'ai vu qu'ils étaient tous là, Kaïs, Malek, Chems, Djibril... Ils s'embrouillaient. Aucun d'eux ne m'avaient vus.

Je me demandais comment une histoire entre deux personnes, a pu mêler autant de monde ? Sérieusement, j'suis plus une enfant, j'ai pas besoin qu'on contrôle ma vie. J'ai mes limites, et je sais que toutes ces embrouilles n'ont pas besoin d'avoir lieu. Ça en devient ridicule, c'est à peine si j'ose me regarder dans la glace tellement. C'est dur pour moi de me dire que toute cette histoire tourne autour de moi.

Alors que je pensais à tout ça, j'ai vu que Kaïs a perdu patience et qu'il a envoyé le premier coup à Djibril... Il m'avait prévenu qu'il le ferait. Aussitôt Malek lui a sauté dessus... Chems sans hésitation a suivit... Bagarre générale s'en ai suivit.

Je ne savais plus où me mettre, j'avais envie de pleurer tout simplement. J'avais tellement honte d'avoir causé autant de soucis à toutes ces personnes.

Ils se battaient et moi comme une idiote je ne savais pas quoi faire... Je voyais toute la scène au ralenti, j'avais du mal à respirer.

J'ai repris mon souffle, et j'ai couru jusqu'à eux. J'ai eu le réflexe de me diriger vers Kaïs.

Je ne sais pas si c'est ma présence qu'il les a surpris, mais lorsque je suis arrivée comme une folle ils se sont tous calmés. Ils ne se battaient plus l'espace de quelques minutes... Alors que ça semblait repartir, j'ai attrapé la main à Kaïs et je lui ai demandé de laisser tomber tout ça.

- Kaïs, arrêtes s'il te plaît, ça n'en vaut pas la peine.

J'ai senti que tous les regards étaient posés sur moi, certains remplis de haine... Je savais que ça ne plaisait pas à Malek, mais il a fallait que je fasse un choix. Il ne peut pas m'en vouloir, parce qu'en quelques sortes ce sont eux qui m'ont forcé à le faire.

Chems - C'est mieux qu'on parte, ça pue sa mère ici.

Malek - Ferme ta gueule toi.

- Arrêtez ! Vous allez pas vous embrouiller où vous taper dessus à chaque fois !

Djibril - T'as même pas honte. T'aurais été ma sœur je t'aurais fais mangé le sol.

- Pardon ?

Élevé par la rueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant