Élevé par la rue

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J'ai rechangé de robe pour être un peu plus à l'aise parce qu'on allait mangé.

Les serveurs commençaient à mettre la table. Le dj a baissé le son et nous mangions tous.

Un peu après le repas, la soirée a repris son cours. À un moment, j'ai vu que Malek venait d'entrer dans la salle.

Je ne l'avais pas encore de toute la soirée, donc soit il s'est fait discret soit il vient d'arriver.

Pendant ce temps, mon mari s'ambiançait avec ses potes, fallait les voir faire leur bordel. Ils étaient heureux pour lui, et lui avait le sourire jusqu'aux oreilles.

Je retourne la tête en direction de Malek mais je ne le vois plus. Quelqu'un me touche l'épaule de dos, je me retournes et c'était lui.

Malek : J'vais aller droit au but parce que je veux pas rester trop longtemps ici. J'suis pas à ma place.

Dans ma tête je me disais, merde qu'est-ce qu'il va me faire. J'avais peur qu'il me fasse un scandale devant tout le monde.

Malek : Aujourd'hui c'est moi qui aurait dû être assis près de toi Sakina, pas lui. J'aurais rendu ta vie aussi belle que j'aurais pu. Ça me rend fou de ne pas avoir réagis avant, j'aurais pas dû te laisser faire. Tu resteras fi galbi, prends soin de toi. J'espère que tu vivras une bonne vie quand même et si un jour Kaïs fait quelque chose de mal wAllah j'lui briserai les os. T'es quelqu'un bien, je t'ai laissé passer et ça restera un de mes plus grands regrets... Maintenant je te rends ta liberté, j'me mettrais plus en travers de ton chemin. Aujourd'hui t'es une femme mariée et malheureusement pas à moi.

Il a faillit me faire pleurer, Malek il a beaucoup compter pour moi et il compte encore. Le fait qu'il m'aime d'amour a tout compliqué... Je savais que maintenant je ne pourrais plus le voir comme avant. Kaïs n'aurait jamais supporté, et je le comprends parce que je ne l'aurais jamais laissé avec une autre fille non plus.

Mon geste a sûrement était lâche, mais bien que j'aurais voulu le garder près de moi, je n'ai pas pu le retenir. Je ne peux pas être égoïste, je pense que c'est déjà difficile pour lui de voir que je continue ma route avec quelqu'un d'autre. J'espère réellement qu'Allah apaisera son cœur et qu'il rencontra celle qui le rendra fou amoureux.

J'aurais aimé le serrer dans mes bras une dernière fois, mais j'étais comme bloquée. Je n'arrivais à rien faire, c'est à peine si je lui ai répondu. Je me contentais de le regarder, c'est sûrement la dernière fois de ma vie que je vois ce regard d'aussi près. Malgré sa tristesse, je vois qu'il a de la bienveillance en mon égard dans ses yeux. Il aurait pu réagir autrement, tout saccager et venir m'afficher ici, mais il ne l'a pas fait. Il a agit avec classe et a fait ça dignement.

Il a déposé un bisou sur mon front puis il s'est levé.

Malek - Vie une belle vie Sakina, reste comme t'es et n'oublie jamais Allah.

Il s'est retourné et allait partir.

- Malek ?

De nouveau, il m'a regardé.

- Qu'Allah te préserve, t'es vraiment quelqu'un de bien, je suis contente de t'avoir connu. Tu comptes beaucoup pour moi et je pense que tu le sais. Je te souhaite que du kheir, je t'oublierai pas...

Il m'a souris tristement, puis il est parti. Nos chemins se séparent, et ne se recroiseront peut-être jamais. J'ai perdu un frère. Sans mentir, j'ai retenu mes larmes.

Je ne voulais pas pleurer devant tout le monde, on se serait poser des questions sinon et Dieu seul sait comment les gens aiment inventer des ragots.

La soirée a repris son cours, je n'étais plus vraiment d'humeur à danser et heureusement il était temps pour moi de changer de robe.

En allant dans la loge, je me suis vu dans le miroir. Je me regardais et je me suis dis qu'aujourd'hui était mon jour et que même si j'étais triste je devais garder le sourire.

J'allais quand même pas passé à côté de mon mariage. On m'a aidé à mettre ma prochaine robe puis je suis sorti aux bras de Kaïs. J'ai dansé avec lui, puis il m'a refilé à mon frère, Ismaïl.

Je le voyais sourire de toutes ses dents, peut-être que finalement il était fier de moi.

Le voir sourire comme ça m'a fait du bien.

Tout en dansant il me parlait.