Je parlais difficilement, mais j'avais besoin de lui dire ce que j'avais sur le cœur... Je voulais profiter du fait que nous ne soyons que deux pour pouvoir lui faire part de ce que je pensais...
- Malek faut que t'ai la force d'te réveiller... Ta mère a besoin de toi tu sais. Moi aussi d'ailleurs, nous laisse pas... 3eychek, m'laisse pas, t'es mon frère. Je t'aime wAllah, tu peux pas t'imaginer... Si tu pars c'est comme si on m'enlevait Ismaïl. Tu te rappelles ce que tu m'as dis, que je serais toujours dans ton cœur, toi aussi Malek rak fi galbi...
Je ne savais même pas s'il m'entendait ou pas, si il aura le souvenir de ce que je lui dis à son réveil ou non... Tout ce que je voyais c'était son corps inanimé. On réalise la valeur des gens que lorsqu'on les perd malheureusement, j'avais l'impression de le perdre et ça m'effrayait.
J'ai déposé un bisou sur sa joue, c'est mon frère, je le considère comme tel, donc j'agis de la sorte. Puis dans de tels moments, on agit qu'avec le cœur sans penser à rien d'autre.
Alors que je continuais à lui parler, à lui raconter milles et un souvenirs de nos conneries, de nos chamailleries, la porte s'est ouverte.
J'avais encore sa main dans la mienne, mais par hechma je l'ai redéposé le long de son corps.
C'était Djibril qui venait d'entrer.
Djibril - T'es encore là toi ?
J'ai simplement hoché la tête en ayant toujours le regard sur Malek.
Djibril - Tu peux reprendre sa main si tu veux, te gênes pas pour moi.
Pour le coup, j'étais bien gênée, je ne savais pas qu'il avait eu le temps de voir que je lui tenais la main.
- Je crois que, que je vais m'en aller...
Djibril - Non, reste, s'te plait...
Je l'ai regardé avec des yeux tout ronds.
Djibril - Ça lui aurait fait plaisir de savoir que t'es là pour lui.
- C'est le moins que je suis puisse faire, c'est mon ami, c'est normal que je sois ici.
Djibril - Tu sais j'ai pas été très gentil avec toi dernièrement, je dois l'admettre... Mais si j'ai fais ça, c'est que j'avais de bonnes raisons.
J'étais curieuse de savoir quelles étaient ses bonnes raisons, comme il le dit, donc je l'ai questionné là dessus.
- Des bonnes raisons ? Je pense pas qu'il existe de bonnes raisons pour faire la misère à quelqu'un... Tu m'as causé beaucoup de problèmes Djibril.
Djibril - J'voulais pas que ça te fasse autant de problèmes, juste que tu comprennes que t'étais pas forcément avec la bonne personne.
Ces propos me choquaient. Je me disais qu'il avait vraiment du culot pour me parler comme ça.
- Je crois que je vais partir, ta mère ne va pas tarder à revenir et j'ai pas envie qu'elle entende ce genre de choses.
Je trouvais sérieusement que ce n'était ni le moment ni le lieu de remuer nos veilles rancœurs.
Djibril - Elle les entendra pas, elle dort un peu dans la voiture vu qu'elle refuse de rentrer.
J'ai ramassé mon sac en me disant que je reviendrai lorsqu'il ne sera plus là.
Djibril - Attends, pars pas. J'en ai pas encore fini avec mes explications.
Je me suis rassise, j'avais besoin de savoir pourquoi il avait agit ainsi. Ça me démangeait...
Djibril - J'ai compris trop de choses, j'ai vu comment mon frère te regarder, le regard ça trompe personne Sakina... C'est pour ça que j'ai agis comme ça, c'est pour lui...
- Quoi, mais...
Djibril - Attends laisse moi finir.
Il s'est appuyé contre une sorte de petite table.
Djibril - Tu sais que pour lui t'as été plus qu'une amie, t'as su l'apaiser... Tu te rappelles l'époque où il commençait à partir en couilles, si t'avais pas été là il ne ce serait pas arrêter à ça... Mais t'as su le raisonner, chose que j'ai même pas pu faire... Maintenant je pense que tu dois comprendre pourquoi j'ai agis comme ça, c'était pas pour t'enfoncer... Je voulais juste le bonheur de mon frère.
J'étais gênée, je me retenais de ne pas pleurer encore, j'avais l'impression de ne faire que ça ces derniers temps...
En voyant que je ne parlerai pas, il a repris dans sa lancée.
Djibril - J'suis dans l'mal, ça me rend fou de voir mon petit frère comme ça. J'sais bien qu'on a aucun pouvoir sur le mektoub et que quand quelque chose est écrite, on peut pas l'empêcher mais... Aujourd'hui, je le dis bien malgré que ce soit pas dans mes habitudes, j'ai peur de le perdre. J'ai peur de devoir continuer ma vie sans la sienne. J'aurais préféré être à sa place, Malek il a un grand cœur il mérite pas de finir comme ça.
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Élevé par la rue
Teen FictionLa rue te rend fou, elle t'éduque comme un psychopathe. Elle cache le bien en toi, et fait apparaître qu'le mauvais. À croire que toutes les valeurs que la madré t'as inculqué tu les as oublié. Reprend toi avant qu'se soit trop tard, que dans s'fout...