Élevé par la rue

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Elle n'avait pas tord, je me pourrissais la vie à rester enfermer chez moi. Je m'étais trop laisser aller ces derniers temps et je ferais mieux de reprendre ma vie là où je l'avais arrêté.

J'ai pris sur moi, je me suis levée, je me suis habillée et je suis sortie. Je ne savais pas quoi faire alors je suis allée ouvrir la boîte aux lettres. Le destin fait tellement bien les choses que je suis tombée sur une lettre qui m'était destinée. Je l'ai prise et je suis remontée chez moi comme une flèche pour la lire tranquillement. C'était une lettre de mon frère... Il avait enfin donner des nouvelles de lui.

Une fois enfermée dans ma chambre, j'ai retiré la lettre de l'enveloppe avant de la déplier.

« Salem aleykoum petite sœur,

Tout d'abord, j'espère que vous vous portez bien avec Asma et que vous prenez bien soin de Yemma. Fais en sorte qu'elle sache que si j'aurais pu lui éviter ça, je l'aurais fais... Je sais que ces dernières semaines n'ont pas été faciles pour vous, et il en est de même pour moi. J'ai pas pu vous écrire directement parce que j'avais besoin d'un peu de temps afin de faire le point. Je me suis un peu retiré du monde, ce que je dis c'est un pléonasme parce que bien que j'avais besoin d'un peu de temps pour réfléchir, cette situation je ne l'ai pas choisi. Elle s'est imposée à moi... Mais si je suis là, c'est parce qu'à une période de ma vie j'ai fais le con. Un peu comme tout le monde j'ai voulu refaire le monde à ma façon, mais je suis un homme alors j'assume. Tu sais dans ce monde l'argent sa rend fou, à chacun sa motivation mais avant que tu m'en veuilles saches que la mienne c'était d'apporter un peu d'aide à celle qui nous a donné la vie. J'suis pas de ceux qui font seulement ça pour frimer... Je te mentirais si je te disais que je suis bien là bas, mais je me plains pas parce que je l'ai peut-être mérité. Tu sais dans la vie tout se paye ma sœur, j'ai fais quelque de chose de mal et surtout de hram aux yeux d'Allah alors je dois réparer mes erreurs. Même si je t'écris cette lettre, je reste sur mes positions je ne veux toujours pas que tu viennes me voir au parloir. On se reverra à ma sortie et j'espère que tu ne m'en voudras pas trop pour ça. Puis ne croit pas que je ne m'intéresse pas à vous, j'ai toujours des nouvelles par l'intermédiaire de Djibril. Faîtes attention à vous et s'il-te-plaît prend bien soin de ma reine. »

Je peux paraître faible, car oui j'ai pleuré en lisant chaque ligne de sa lettre. Ça m'a fait plaisir d'avoir de ses nouvelles, et qu'il m'écrive mais ça me fait mal de voir qu'il est au plus bas. Mais je lui fais confiance et je sais qu'il réussira à remonter la pente et j'espère lui donner la force nécessaire pour qu'il y parvienne en lui envoyant des lettres à chaque occasion qui se présentera.

Après cette lecture pleine d'émotion, j'avais besoin d'un peu d'air alors je suis sortie.

Je marchais sans but réel et par réflexe j'ai appelé Kaïs pour qu'il vienne me chercher.

- Salem !

Kaïs - Aleykoum Salem !

- Tu fais quoi ?

Kaïs - J'suis avec Chems on mangeait mais j'ai fini là, pourquoi ?

- Ça te dérangerais de passer me chercher ?

Kaïs - J'arrive, avance au parking.

- J'y suis.

Kaïs - D'accord, j'fais vite.

Je l'attendais dans le parking qui était vide comme à son habitude. J'étais tellement dans mes pensées que je ne l'ai pas vu arrivé. Il m'a fait un signe de la main et je l'ai rejoint dans la voiture.

Kaïs - Alors comme ça madame m'ignore ?

- J'étais pas bien.

Kaïs - Je sais mais j'suis là moi.

Je n'ai rien trouvé à lui répondre donc j'ai simplement rien dit.

Kaïs - T'en fais pas pour lui, c'est un bon ton reuf. La prison c'est dur ouais, mais ton frère il a la force mentale qu'il faut pour s'en sortir.

- 1 an et demi... C'est long...

Kaïs - C'est le début, mais plus le temps va passer, plus tu verras que le plus gros sera derrière vous et que la sortie approchera.

- Mais...

J'ai dis sa avec la voix tremblante, je ne m'étais pas rendue compte que j'étais en train de craquer... J'ai vite arrêter de parler pour ne pas qu'il s'en aperçoive. Pleurer devant lui, c'était vraiment la dernière chose que je voulais.