Chapitre 34 - L'enchanteresse

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Lorsque Zhou Zishu entra à nouveau dans la banque Ping An, ce ne fut pas seulement le gérant qui vint à sa rencontre. Un homme au visage rond et à l'apparence joviale, légèrement corpulent, vint également d'un pas rapide à la nouvelle de sa venue. Cet homme, avec ses sourcils fins, ses petits yeux et son nez charnu, ressemblait à un gros pain blanc tout juste cuit à la vapeur, ce qui le rendait très sympathique. Le gérant de la banque se tenait respectueusement deux pas derrière lui, légèrement courbé.

En voyant Zhou Zishu, il resta d'abord un instant figé, puis demanda prudemment : « Seriez-vous... le jeune maître Zhou ? »

Zhou Zishu sourit et répondit : « Comment ça, Ping An, vous ne me reconnaissez plus ? »

Il s'avèrait que l'homme qui s'avança pour l'accueillir n'était autre que , le grand patron de la banque Ping An. On racontait que cet homme était auparavant le majordome de la résidence du prince de Nanning. Après la mort de son maître, il avait pris son indépendance et, grâce à quelques économies, il s'était lancé dans le commerce. En quelques années, il avait réussi à bâtir un vaste empire. Il avait des affaires partout dans le pays et voyageait sans cesse ; personne ne savait jamais exactement où il se trouvait.

De nombreux marchands connaissaient ce grand patron Song, réputé pour être un homme très astucieux dans ses affaires, mais rarement fourbe, avec un sens aigu de la justice et de l'intégrité. Au fil du temps, il avait acquis une excellente réputation, ce qui avait élargi ses contacts et fait prospérer encore davantage la famille Song.

Song Ping'an était très ému. Il ordonna au gérant de fermer la banque, renvoya les employés, fit vider les lieux et invita Zhou Zishu à s'asseoir. Il dit alors : « Quand j'ai entendu la nouvelle, j'étais près de Yangzhou. Je suis venu tout de suite. Est-ce que mes subalternes ont manqué de respect au jeune maître ? Mon maître vous a mentionné à plusieurs reprises au cours de ces dernières années ! »
Puis Ping An baissa la voix : « Je vous suis très reconnaissant, jeune maître Zhou, d'avoir gardé le secret concernant le départ de mon maître de la capitale. Grâce à vous, nous avons pu vivre en paix pendant ces années. »

Zhou Zishu prit une gorgée de thé et sourit : « Ce n'était rien. Comment se porte le Seigneur septième? »

Il pensait cependant en lui-même : "'Si seulement ton maître était parti plus tôt, on aurait eu la paix, et tout le monde pourrait vivre tranquille.'

Ping An sourit et répondit : « Il se porte très bien, merci de vous en soucier. J'ai envoyé un message dès que j'ai appris la nouvelle, et j'ai reçu sa réponse hier. Il a dit qu'il venait ici avec le grand Chamane. Ils devraient arriver dans une dizaine de jours... »

En entendant cela, Zhou Zishu eut un léger tic sur son visage serein. Il pensa que le monde des arts martiaux en Chine centrale était déjà assez chaotique comme ça, et maintenant, cette calamité allait encore venir y mettre son grain de sel. Quelle malchance ! Les catastrophes naturelles et humaines semblaient toutes s'être donné rendez-vous. Mais il répondit poliment : « Pourquoi faire venir le Seigneur septième et le grand Chamane pour si peu ? »

Ping An répondit : « Oh, ça ne pose aucun problème. Mon maître vit depuis longtemps dans le sud et s'ennuie. C'est l'occasion de se dégourdir les jambes. Il a dit qu'il vous avait promis, il y a longtemps, de vous trouver une jeune femme du sud, fine de taille et belle de visage, comme épouse. »
Zhou Zishu, en sueur, répondit précipitamment : « C'était une plaisanterie, rien de plus... »

Il se rappela soudain la veille, dans la cour délabrée, quand Wen Kexing, avec un air tout à fait sérieux, avait dit : « je veux passer ma vie entière avec toi. » Cette pensée le fit se sentir très mal à l'aise, comme si la chaise sur laquelle il était assis avait des clous, le mettant dans un état de malaise total.

Faraway wanderers (Word of honor - Fr) - Priest (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant