Chapitre 8 - Téa

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Le passage d'une moto devant chez moi, me réveille.

Je prends mon natel et culpabilise quand je vois qu'il est 16 heures et que je n'ai rien fait de la journée. Je me prépare en vitesse un croque-monsieur et m'installe devant mon ordinateur afin de réviser mon examen qui a lieu dans deux semaines.

Mon université de développement personnel et psychologie positive se situe à 6 heures de chez moi, de ce fait, je suis la formation à distance, en autodidacte. C'est parfois laborieux de rester motivée et à jour dans le programme. Souvent je me sens seule et dépassée, donc de temps en temps je vais rejoindre d'autres étudiants au campus de la ville.

J'y retrouve notamment Sam qui est étudiante en art et 2-3 connaissances que je connais juste assez pour pouvoir m'asseoir à leur table sans que ce soit gênant. Ça m'arrive de me retrouver seule mais ça ne me dérange pas, l'ambiance fait que c'est plus facile de réviser dans cette condition estudiantine que seule dans mon studio.

J'ouvre le PowerPoint de présentation concernant le premier module sur le bien être personnel. Je jette un coup d'œil rapide pour voir quels sujets sont aborder. Je vois que ça parle principalement des émotions, des schémas familiaux répétitifs, de l'estime et de la confiance en soi, du fonctionnement de la société en générale, de la connaissance de soi et de la sexualité saine. Trouvant ces sujets plus qu'intéressant, je me dis que j'ai enfin trouver les bonnes études pour moi (et ma santé mentale !) après avoir tester deux filières différentes et un apprentissage en entreprise ou je ne me sentais pas à ma place du tout.

Le seul bémol est le coût de cette formation ; je n'ai malheureusement pas de bourse qui peut la payer. Je travaille donc comme caissière tous les mercredis, durant mes vacances et certains weekends. Cela ne me permet pas d'avoir beaucoup d'argent de poche pour mes plaisirs mais j'arrive à m'en sortir. Heureusement j'ai ma rente d'orphelins qui m'aide un peu et mes tuteurs légaux, qui étaient les amis de mes parents, qui me paient mon loyer.

Mes tuteurs Jemma et Bart Greyson sont les parents de mon meilleur ami, Timothée.

Vu que je suis majeur, ils n'ont pas réellement de pouvoir sur moi, mais ce sont juste des personnes sur laquelle je peux légalement m'épauler jusqu'à mes vingt-cinq ans.

Je commence à lire le dossier sur les émotions. Le texte défini les six émotions de base qui sont la joie, la tristesse, la peur, la colère, la surprise et le dégoût. Puis, image le fonctionnement de celles-ci ainsi que comment elles entrainent des manifestations physiques. Le but de ce chapitre est de nous faire comprendre comment fonctionne les émotions afin qu'on puisse mieux les reconnaitre, les accepter et les gérer.

Après une bonne session d'apprentissage d'une heure et demie, je décide de prendre un peu l'air afin de méditer sur ce que je viens d'apprendre. Je me munis de mon journal intime et pars en balade.

Après ce petit moment d'introspection, je rejoins mon groupe d'ami au Poète, un bar-restaurant ou on aime bien manger et passer du bon temps.

-Hey Téa ! Vient t'assoir à côté de moi. Sam me fait une place pour m'accueillir.

Je lance un salut général en balayant mes yeux autour de la table. Je me stoppe net quand je vois mon ex, Mikael, en face de moi.

Lorsqu'on s'est quitter il y a maintenant deux mois, il m'avait dit qu'il déménageait dans une autre ville et m'avait juré qu'on ne se recroiserait pas. Et cette idée me convenait parfaitement !

Je me tourne immédiatement vers ma meilleure amie et lui demande des explications. Elle me chuchote qu'il est chez sa tante quelque jours car ses parents rénovent leur nouvelle maison. Elle prend ma main pour m'offrir sa compassion. Elle aurait quand meme pu m'envoyer un message... mais je ne lui en veut pas étant donne qu'elle ne connait pas toute l'histoire.

Je me concentre sur les deux autres visages présents ; Timothée, mon meilleur ami d'enfance, et Max. Ils me demandent tous comment je vais et me demande ou j'étais hier vu que je n'ai pas répondu à leur message.

-Euh oui ça va, bah j'étais...euh

J'échange un regard embarrassé avec Sam et celle-ci tente de me secourir.

-Elle était avec un mec toute la nuit. Dit-elle en narguant mon ex.

Je lui pince la cuisse pour lui faire comprendre qu'elle aurait pu trouver autre chose comme excuse, une excuse reflétant moins la vérité.

-Ah sérieux ? bah raconte ! lance Timothée, mon ami d'enfance.

Je rougis un peu.

-Bah y'a pas grand-chose à raconter, on a couché ensemble c'est tout.

Ils me fixent tous, pour que je continue mon histoire.

-C'était hyper bien... J'ajoute intimidée.

-Mais tu la rencontrer ou ce mec ? on le connait ?

-Euh non. Très improbable que vous le connaissiez. Je réponds du tac au tac pour essayer de changer de sujet.

Je vois Mikael changer de couleurs.

-Tu passes vite à autre chose, hein ?

Timothée lui lance un regard noir. Je suis embarrassée qu'il fasse une scène, moi qui n'aime pas tellement être le centre d'attention.

Encore une fois Sam me défend :

-Chacun guérit différemment après une rupture.

Il lâche un rire jaune.

-Parce que se faire défoncer c'est une bonne façon de guérir ?

La table d'à côté se retourne. Je baisse la tête.

-T'as rien à dire tu fais pareil de ton côté. Réprimande Max, son meilleur ami.

Max a toujours été un type bien, je ne comprends pas comment il peut être ami avec Mikael.

-Mais c'est pas pareil ! Pour nous les hommes c'est normal de baiser. En plus, t'aime même pas ça le cul, t'es incapable de mouiller.

J'enfonce mes ongles dans mes cuisses pour extérioriser. Comment ose-t-il m'humilier devant tout le monde après une année entière de relation ?

Max lui tape l'épaule, assez violemment. Mikael pousse un cri.

-Tu va trop loin la Mik. Ça ne se fait pas. Tim rajoute pour me défendre.

Je lutte pour ne pas pleurer. Je ne veux pas lui offrir ce plaisir. Un blanc s'installe assez longtemps pour que je prenne mon courage pour parler.

-Tu ne t'es jamais dit que c'était parce que tu t'y prenais mal ? je murmure sans le regarder.

Il éclate de rire.

-Pardon ? t'essaie de m'humilier devant nos amis là ?

-Non, je te pose une simple question.

Nos amis sont spectateurs, ils échangent des regards mais n'ose pas intervenir.

-Bah non, figure toi que je doute pas de mes capacités sexuelles.

Il répond sur la défensive. J'hausse les sourcils en guise de réponse. La remise en question ne fait pas partie de sa vie à ce que je vois.

Même s'il y avait un gros manque de communication de ma part, de son côté il avait un grand problème de respect.

La serveuse me sauve de ce grand moment de solitude.

-Vous avez choisi ?

De l'autre côté de la honteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant