Chapitre 32

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Je hoche vivement la tête, me dirigeant déjà vers l'entrée de la boutique

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Je hoche vivement la tête, me dirigeant déjà vers l'entrée de la boutique.

Gauthier est nonchalamment adossé sur le rebord de la fenêtre, perdu dans ses pensées. Je culpabilise un instant de l'avoir laissé là à se tourner les pouces pendant que je profitais du moment, avant de me rappeler qu'il reste un égoïste de première catégorie.

Heureusement pour moi, il ne m'a pas encore remarquée.

— On attend sa dame, Monsieur le Solitaire ? Je croyais que ce n'était pas dans tes habitudes ?

Il ne répond rien. Au lieu de ça, ses lèvres se figent en un mince sourire. Son air grave me fait peur.

L'ai-je blessé ? À moins que son malaise soit dû à une mauvaise rencontre ?

Je fronce les sourcils, totalement déroutée. Ma réaction a au moins le mérite de le décrisper un peu, lui arrachant même un éclat de rire.

— Tu devrais la prendre, déclare-t-il en désignant ma tenue d'un signe de tête. La veste te va à merveille.

— Mer... merci, bredouillé-je, peu habituée à recevoir ce genre de compliments. Je n'en ai plus pour très longtemps.

Ma phrase est à peine terminée que je retourne déjà vers la cabine en rougissant. À quelques centimètres du rideau de perles, je me souviens enfin d'un détail qui a son importance.

— Au fait, comment va ta main ?

— Bien. Tu avais raison, ça aurait pu devenir contraignant sur le long terme. Par chance, la plaie a été soignée rapidement, sinon je ne l'aurais pas conservée très longtemps.

— Ça t'apprendra à jouer les chevaliers invulnérables.

Puis m'adressant à Madame Dishau :

— Je suis désolée, je ne peux pas faire attendre mon ami plus longtemps. Combien je vous dois ?

En lui posant la question, je croise les doigts pour ne pas le regretter ensuite, songeant à la quantité astronomique de vêtements que je compte acheter. La bourse entière va y passer, c'est certain.

— Quatre cent quatre-vingt-cinq joyaux tout pile, annonce-t-elle naturellement, me laissant à peine le temps de déglutir.

Je n'ai aucune idée de la valeur marchande de ces « joyaux », ni celle de mes achats d'ailleurs. Comment vais-je payer ?

Comme pour faire écho à mes pensées, Gauthier intervient :

— Laisse, je m'en occupe.

On dirait qu'il n'a pas manqué un mot de notre conversation. Il n'en donnait peut-être pas l'impression, mais il nous écoutait depuis le début, le petit chenapan ! Mes joues sont en feu et l'engouement du shopping n'en est pas la seule raison.

Même s'il ne se passe absolument rien entre lui et moi, l'allusion de la couturière me gêne tout de même.

Les propos des autres nous amènent souvent à nous poser des questions sur nos véritables sentiments...

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