Chapitre 68

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Partenaires, duo décidé par les cieux,

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Partenaires, duo décidé par les cieux,

Ensemble dans la vie, ensemble dans la mort.

Tous deux séparés par la voûte céleste,

Ils sont de nouveau attirés sur cette Terre.

Le monde vacille autour de moi. J'ai toujours évité l'amour et ses souffrances, sous n'importe quelle forme. Et voilà qu'aujourd'hui il se présente à moi de la plus vile des manières, en s'emparant de mon amitié !

Et dire que je pensais avoir une affinité particulière avec Gauthier... Quelle blague !

Ça devrait me consoler de savoir que je me suis trompée, mais c'est tout le contraire.

Pour couper court au carnage, Madame Jacolot éteint accidentellement l'une des bougies, stoppant la projection et la Cérémonie du lien par la même occasion.

Ouf !

Même si je ne partage pas ses convictions, je lui en serai éternellement reconnaissante. Aloïs et moi demeurons des âmes sœurs supposées, non confirmées par le processus surnaturel que nous venons de présenter.

Nous nous redressons maladroitement en évitant de croiser le regard de l'autre. Sans rien dire, le Saphir regagne sa place tandis que je m'attarde sur l'estrade pour ramasser les bâtonnets de cire. Mes mains incandescentes les touchent avec une infinie précaution, comme s'ils allaient me consumer tout entière. Mon propre souffle me fait l'effet d'une brûlure.

En m'installant à ma table, je ressens un sentiment que je ne connais que trop bien : celui de ne pas être à ma place.

Les larmes aux yeux, mon premier cours me revient en mémoire : Aloïs était venu vers moi de lui-même.

Les chuchotements étouffés dans mon dos me rappellent ma différence, mon anomalie. Si même en sorcellerie je finis par être considérée comme un ovni, à quoi bon m'acharner ?

Pour occulter ces messes basses synonymes de médisances, je m'efforce de me convaincre : il ne faut pas laisser ce qui vient de se passer entacher ma relation avec mon ami. Je cherche quelque chose à dire, sans rien trouver. Si je n'écoutais que moi, j'aurais déjà récité une incantation d'invisibilité.

Je veux disparaître. Là, tout de suite, maintenant. Pour le coup, ça serait vraiment magique !

Malheureusement, je dois endurer le va-et-vient permanent des autres groupes et les regards inquisiteurs des camarades pendant encore une heure. Même si j'essaie de ne pas y penser, je reviens encore et toujours à cette cérémonie factice qui n'en était finalement pas une. C'est à peine si je retiens ce que j'entends, tant je me sens mal. Mon estomac se serre, j'ai envie de vomir.

DRING.

La délivrance, enfin.

Aloïs se lève en premier. J'attends quelques secondes pour faire de même, bien que je meure d'envie de sortir de cet enfer. Gaby nous attend à la sortie, tout sourire :

ESMANTIUMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant