Chapitre 78

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— Je te retourne le compliment, dans ce cas

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— Je te retourne le compliment, dans ce cas.

Je suis surprise qu'il ait réussi à me cerner si précisément. Il m'a sûrement vue venir, par rapport à Émilie...

Ambroise est décidément très perspicace : il a anticipé mon interrogatoire et a voulu se protéger. C'est plutôt intelligent de sa part. Nous échangeons un regard, conscients que si l'un parle des sentiments de l'autre, ce dernier répliquera à coup sûr.

— D'accord, repris-je, je ne mentionnerai pas Em' ce soir. Même implicitement. Mais elle risque d'être déçue...

— Vraiment ?

—Si tu voulais en savoir plus, il fallait me laisser parler ! Tu n'obtiendras plus rien de moi, maintenant. Mais si tu veux mon avis, tu devrais lui en parler ou trouver un moyen de lui montrer que tu tiens à elle.

Conscient qu'il n'obtiendra pas davantage d'informations sur le sujet, l'Émeraude préfère se focaliser sur notre mission : préparer le site.

— Mieux vaut y aller, si nous ne voulons pas nous faire attraper.

Échapper à la vigilance des professeurs n'est pas une mince affaire. Tous les jours, ils se relaient aux entrées de l'école, dans les jardins et autour des bâtiments.

Talesia ne peut-elle pas embaucher des agents de sécurité, même humains ? Je croyais que nos profs avaient assez à faire avec leur propre travail pour s'occuper de celui des autres...

Sans pleinement réaliser le risque que nous prenons, Ambroise et moi sautons d'un muret pour nous rapprocher des abords de la forêt. Je lui explique qu'il doit se concentrer en pensant au vide et lui montre l'exemple – la lévitation, c'est mon rayon.

M'élevant à plusieurs mètres au-dessus de la rambarde, je ferme les yeux et réussis à me poser en douceur sur un tapis d'épines : nous sommes à l'orée du bois.

Je ne peux m'empêcher de penser à la dernière fois que j'y suis allée : c'était avec Gauthier. Curieusement, elle ne me paraît plus aussi attirante ou mystérieuse aujourd'hui. Espérons que ça change...

Ambroise me suit, mais retombe brutalement par terre. Par chance, j'amortis sa chute en l'interceptant et il parvient à se relever presque entièrement avant que ses pieds touchent le sol.

La scène est comique à voir, surtout lorsqu'il bascule sur ses fesses après avoir accidentellement glissé sur sa cape.

D'accord, elle était peut-être coincée sous mon pied, mais je jure ne pas l'avoir fait exprès : il n'y a pas de formule pour dompter les dégâts que ma maladresse provoque chez autrui.

Mon rire met un moment à décroître, mais nous finissons par nous enfoncer dans le chemin sinueux qui traverse la forêt tout en déposant quelques bâtonnets de cire sur notre passage.

Le risque que quelqu'un d'extérieur à la bande s'en aperçoive est minime, avouons-le. Les sentiers sont généralement peu fréquentés, les étudiants préférant se téléporter directement depuis le campus. Ça se comprend : lorsqu'on peut, mieux vaut éviter de se retrouver face à une horde de lycraks en colère.

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