Chapitre 109

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J'essaie de trouver des traits communs, des attitudes, un caractère présent chez lui comme chez moi, en vain

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J'essaie de trouver des traits communs, des attitudes, un caractère présent chez lui comme chez moi, en vain.

Mon arbre généalogique a beau ne pas être très étendu, rien ne me vient à l'esprit.

Pendant ce temps, le ricanement du monstre s'élève dans la prairie. Ma frustration tourne rapidement à la rage lorsque je lance un sort silencieux, de nouveau infructueux. Mes pouvoirs demeurent inaccessibles, enfermés par un sortilège dont la clé m'échappe.

— À ce propos, sais-tu pour quelle raison ton père vous a abandonnées, ta mère et toi ?

Sa question est loin d'être succincte. M'en donner la réponse l'indiffère, il cherche uniquement à me blesser, à rouvrir la plaie pour creuser encore plus profondément le gouffre encore ouvert dans mon cœur.

Ma raison n'y peut rien : l'entendre évoquer Papa sur ce ton dénigrant ravive en moi un feu éteint depuis bien une éternité. Il n'y restait plus que des cendres à demi envolées, sauf qu'une bourrasque d'air et de colère peut tout à fait enflammer deux ou trois brindilles incandescentes.

Alors que mon regard est toujours accroché à celui de l'Ombre, mes menottes fondent d'elles-mêmes, sans laisser aucune trace sur mes mains.

Le brasier m'entoure, consumant tout autour de moi, tandis qu'un voile de fumée recouvre ma chair à la manière d'un bouclier.

Nomis me dépasse d'une trentaine de centimètres, mais, dressée sur la pointe des pieds, je parviens à atteindre son regard. Tout son corps est immobile à l'exception de sa mâchoire, sur laquelle se manifeste déjà un rictus de douleur.

— Tu es peut-être roi dans ta Confrérie, Nomis, mais tu n'arriveras pas à faire de moi ton sujet, même si tu prétends que le sang qui coule dans tes veines est identique au mien. Abdique si tu ne veux pas déchoir.

Puis, me tournant vers un Aaron muet de stupeur :

— Quant à toi, réfléchis. Ne te défile plus. Impose-toi. Et au passage, Aloïs n'est pas mon petit ami.

Complètement insensible à l'expression de stupeur qui se répand sur ses traits, je m'apprête à le laisser là, dans un état incertain, lorsqu'une chaîne dépassant de son pantalon attire mon attention. Me penchant vers lui, mes yeux dans les siens, je lui crache au visage :

— La prochaine fois, sois plus discret lorsque tu dérobes des objets. Ça fait tache.

Joignant le geste à la parole, je pose ma main bouillante sur son torse, avant de la faire glisser jusqu'au collier qui retient la pierre rouge. Aussitôt, son T-shirt se réduit en miettes, ne laissant qu'une traînée de cendres sur sa peau désormais noircie.

En employant la même technique que Gauthier, je me déplace jusqu'à la stèle et y plaque mon poignet, prête à disparaître. Avant que mon corps s'évapore dans la nuit, un cri lointain me parvient :

ESMANTIUMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant