Chapitre 10

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Après un débat intérieur tumultueux, j'en viens à la conclusion suivante : puisque Gauthier n'a pas dérobé la gemme quand il en a eu l'occasion, je n'ai pas de raison de m'inquiéter, et donc de céder à une futile paranoïa

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Après un débat intérieur tumultueux, j'en viens à la conclusion suivante : puisque Gauthier n'a pas dérobé la gemme quand il en a eu l'occasion, je n'ai pas de raison de m'inquiéter, et donc de céder à une futile paranoïa.

Et puis, c'est lui qui m'a déposée dans mon lit lorsque j'ai perdu connaissance. Une attention délicate non dénuée d'un certain sens.

Je me couche un peu rassurée, croisant les doigts pour que le sommeil m'aide à faire le vide dans ma tête – sans succès.

💎💎💎

Les récents événements ont beau m'avoir épuisée, je n'arrive pas à dormir. Au matin, je juge valable le motif de l'insomnie pour justifier mon absence à l'école. J'appelle le lycée à huit heures tapantes : j'ai même le droit à un « repose-toi bien » du CPE, apparemment convaincu par mon explication. Je ne me targue pas d'être une bonne menteuse, mais tout de même... je suis assez fière de moi, sur ce coup-là.

Comme je ne ressens pas encore les effets de ma nuit blanche, j'en profite pour me préparer avant de fouiller minutieusement chaque recoin de ma chambre à la recherche du moindre indice ou d'une preuve suffisante qui puisse attester la présence du mystérieux inconnu. Je prends également garde à ce que Gauthier ne m'ait rien volé, même si je ne possède aucun objet de valeur.

La scène du jour précédent se répète en boucle dans ma tête. Chaque nouveau visionnage donne lieu à une série de questions supplémentaires qui s'ajoutent à la longue liste créée spécialement pour l'occasion.

Je suis prête à imploser.

Son « à bientôt » assuré signifie forcément qu'il reviendra. Reste à savoir quand...

Comme d'habitude dans ces moments-là, j'attrape une feuille volante et un crayon, extériorisant tout élément susceptible de m'affecter. Puisque je suis davantage douée pour aligner des mots que pour jouer d'un quelconque instrument ou dessiner un simple soleil, j'essaye d'agir à bon escient et d'effacer mes tourments.

L'opération fonctionne une nouvelle fois. Je démêle le fil de mes pensées entortillé autour d'une seule et même idée : la signification du rubis.

Souffrance ?

Souffrance, es-tu là ?

Souffrance, entends-tu l'écho de mon silence ?

L'isolement et la peur sont mes seuls confidents,

Les larmes et les pleurs émanent de mon confinement.

Une blessure ouverte, une âme morcelée.

Un corps inerte, un cœur déchiré.

Le souffre-douleur idéal subissant continuellement les assauts de cet odieux despotisme,

ESMANTIUMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant