Chapitre 4

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Quand j'ouvre la porte, il n'y a personne

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Quand j'ouvre la porte, il n'y a personne.

— Nathan ? Kilian ?

Aucune réponse ne me parvient. Bizarre.

Je vais pour rentrer, lorsqu'une petite boîte posée sur le seuil attire mon attention.

Qu'est-ce que c'est que ça ?

Le bon sens voudrait que je m'en méfie, que je ne l'ouvre pas, mais j'ai beau essayer, mes yeux n'arrivent pas à se détacher du coffret. Je suis irrésistiblement attirée par le fin ruban rouge ornant l'écrin. Il me faut faire usage de toute ma raison pour le ramener à l'intérieur et l'étudier depuis mon canapé, perplexe.

Je m'apprête à céder à la tentation lorsque mon portable vibre.

À trois reprises.

Après de longues minutes d'hésitation, je découvre trois SMS envoyés par mes deux bourreaux et Salomé, ma voisine d'anglais. Kilian a préféré l'English touch aux frises d'histoire, on dirait.

Un peu perdue, je m'oblige à lire leurs messages remplis de haine et de frustration mal dissimulées.

Ce n'est qu'un avant-goût comparé à ce que je subirai demain : autant s'y préparer dès maintenant.

T vraimens une pute, NTM!!!

Aïe. Ça, c'est Kilian.

je te pensais pas comme sa, wesh ! je men veut davoir parler a une merde

Celui-là vient de Nathan.

T'es grave conne enfaite ! Ah mes c vrai : tes 1 ordinateure sur patte. Le respet tu connai pas.

Et la palme de la débilité est décernée à... Salomé, à qui je n'ai jamais parlé !

Ces textos ne devraient pas m'atteindre. Ce ne sont que des mots tapés à la va-vite par des personnes que je ne connais pas, ou très peu.

Mais j'ai beau m'efforcer de m'en détacher, ils font mal.

Autant qu'une gifle, qu'un coup de poing, qu'un crachat en pleine figure. À cause d'eux, mon téléphone glisse de mes mains et s'écrase sur le sol. En une seconde, tout est terminé.

Malgré ma vision entravée par les larmes, les fissures qui strient désormais l'écran laissent peu de place au doute : il est cassé.

Dans un élan de colère parfaitement inattendu, je m'en empare et le jette le plus fort possible sur la cheminée. Il s'éclate complètement contre le mur, jusqu'à heurter l'écrin posé sur la table basse du salon.

Cette rage que je n'ai jamais ressentie jusqu'à présent s'intensifie de manière exponentielle. Je veux tout faire voler en éclats, à commencer par cette stupide boîte !

Elle s'est glissée sous le canapé à cause du choc, et je dois me rouler dans la poussière pour l'atteindre. Je crois l'avoir attrapée, mais lorsque mon bras ressort, ce n'est pas un écrin qu'il tient : c'est un rubis.

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