ESMANTIUM

Météore

C'est étonnant la façon dont notre galaxie se transforme au moindre big bang émotionnel.

On connaît tous ces étoiles filantes qui traversent notre vie en un brusque éclat avant de s'évanouir dans la nuit. Leurs étincelles suffisent à nous faire oublier les astres les plus importants, ceux qui devraient régner au firmament.

Ce sont des météores.

Ils s'enflamment, nous embrasent jusqu'à ce que leurs cendres se désagrègent dans l'espace. Seule la poussière d'un désir oublié y subsistera. Leur passage éclipse toute lucidité, comme si le ciel s'obscurcissait pour les laisser briller, briller, briller jusqu'à nous aveugler.

Lorsque leur présence ici n'est plus qu'un sombre souvenir, nous nous retrouvons seuls, perdus dans la nébuleuse, incapables de distinguer nos astres autrefois aimés.

Parfois, dans un blême éclat, une lueur d'espoir apparaît. Les étoiles nous éblouissent, jusqu'à devenir le soleil de nos nuits.

💎💎💎

Lune écarlate aux éclairs de fumée, c'est dans la chaleur de ton souffle saccadé que je retrouve les rayons solaires de ma destinée.

Mon ciel redevient aube, mon cœur crépuscule, et d'une divine clarté, à l'aurore se profilent des comètes enchantées.

Ton corps en latence dans les airs chavire, lourd... trop lourd pour résister. Tu tombes, petit météore abandonné, tu tombes dans mes bras. L'infini se reflète dans ton regard, tandis que tes pieds pivotent d'eux-mêmes pour toucher le sol, impatients. Je ne veux pas te laisser filer, petite planète, mais il est trop tard.

Un coup pour moi, et un coup pour toi.

Tu n'es plus seul, météore, moi aussi je vois les étoiles. Ton ombre s'esquisse puis disparaît... C'est le trou noir.

💎💎💎

L'un est Lune, l'autre Soleil.

L'un s'éveille, l'autre sommeille.

G.