Seule. Rejetée. Incomprise.
Rubis n'a plus rien à espérer, mais une pierre précieuse va tout changer.
***
Quand Rubis Brightwood, adolescente tourmentée et asociale, décide de se rebeller, son quotidien de lycéenne devient un enfer. Élève indésirab...
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... Gauthier.
Nos auras sont les seules qui comportent les mêmes teintes, sauf qu'elles s'inversent : le centre du diamant est doré et son pourtour noir, alors que c'est le contraire pour mon rubis.
Pile au moment où je le fixe, le sorcier ouvre les yeux. Son regard rencontre le mien un instant, assez long pour qu'un frisson remonte le long de mon échine. C'est sans doute dû à tous les flux de magie qui circulent dans l'air.
Bien malgré moi, je me déplace avec la juste dose de soupirs pour qu'il comprenne que m'asseoir à ses côtés pour le reste de l'année ne me fait pas plus plaisir qu'à lui.
Après dix minutes, Monsieur Gheno constitue lui-même les binômes parmi les élèves restants et prononce une formule toujours aussi incompréhensible – vivement les cours de latin de Madame Docarbel – jusqu'à ce que des tables, des chaises et un bureau se matérialisent.
Retrouvant son mécontentement du début, Gauthier longe le mur jusqu'au fond de la classe. Je le suis docilement, mais n'oublie pas de racler ma chaise sur le sol en m'installant. Il ne faut pas exagérer, non plus !
— Tu aurais pu me laisser la fenêtre, au moins.
Le Diamant marmonne une formule et nos positions s'inversent en un clin d'œil. J'ai désormais vue sur le dehors. Parfait ! Je n'aurai qu'à m'absorber dans la contemplation du jardin extérieur, quand le son de sa voix atteindra par mégarde mes oreilles.
— Maintenant que vous êtes tous et toutes en duo, reprend Monsieur Gheno, nous allons entrer dans le vif du sujet. Votre aura détermine à la fois votre passé, votre présent et votre futur. Ce sera à vous de préciser ce que vos couleurs révèlent de votre personnalité, même si j'ai l'impression que certaines auras sont particulièrement exceptionnelles cette année. Rappelez-vous qu'elles évoluent en fonction de vos choix !
Un bout de papier froissé atterrit devant moi. L'attention surhumaine que je consacre au cours vient tout juste d'être réduite à néant, et je n'ai plus d'excuse pour ne pas adresser la parole à mon nouveau voisin de classe.
Je déplie la feuille avec une lenteur phénoménale, croisant les doigts pour être arrivée à la moitié de mon œuvre d'ici à ce que retentisse la sonnerie. Malheureusement, le papier est seulement plié une fois, ce qui ne me laisse pas d'autre choix que de le lire.
Ce que j'interprète comme une ébauche d'excuse se matérialise face à moi dans une écriture soignée :
« Ce n'est pas ce que tu crois. »
Quelques lettres griffonnées à la va-vite, et retour à l'envoyeur :
« Mais je ne crois rien. Pour croire, il faut vouloir croire. »
