Chapitre 125

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Comment dire ?

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Comment dire ?

Comment dire à quel point cette phrase pourtant gnangnan à souhait me fait fondre de bonheur.

Que Gauthier la pense réellement ou pas, cela m'importe peu. Mais savoir qu'il s'est forcé à me le dire uniquement pour me faire plaisir...

Je crois que je ne parviendrai plus à m'en détacher.

Tout à coup, un bruit sourd retentit. Le feu d'artifice commence. Je donne un rapide baiser au Diamant avant de m'éclipser pour m'assurer que notre plan se déroule normalement.

Même si nous ne serons séparés que pour quelques minutes, j'ai du mal à le laisser. Qui sait ce que Nomis a prévu, ce soir ?

Ça m'étonnerait qu'il reste inactif une nuit d'Esbat, alors que les pouvoirs sont décuplés...

Comme convenu, je fais un rapide tour d'horizon des jardins des Émeraudes et du lac d'Argent, où la fête bat déjà son plein.

Au détour d'une allée, j'observe Alix et Gaby. On dirait qu'elles ont mis en service leur « radar à prince charmant » – si tant est qu'il s'agisse du bon. La première se fait lutiner par un L3 – plutôt pas mal, il faut l'avouer – pendant que la deuxième drague ouvertement Éthan, qui paraît totalement sous le charme.

En poursuivant mon tour de ronde, je tombe sur Ambroise et Em' qui s'embrassent face au soleil couchant. Et dire qu'il y a à peine quelques semaines, ils étaient tellement timides qu'ils n'osaient même pas s'adresser la parole !

Ce qui me surprend davantage, c'est ce que je découvre aux abords du lac d'Argent : Aloïs partageant un baiser langoureux avec une bombe aux cheveux bleu turquoise.

Elle, elle ne fait pas dans la dentelle. C'est ce genre de fille qui, dès que vous vous en approchez d'un peu trop près, vous donne envie de vous pelotonner pendant trois jours dans votre canapé en vous empiffrant de glaces au chocolat.

Je n'en crois pas mes yeux. C'est lui qui se permettait de me donner des leçons sur le savoir-vivre entre âmes sœurs alors qu'à peine une semaine plus tard, il embrasse à pleine bouche la première fille venue ?

Saphir ne rime pas avec courtoisie, finalement, mais bien avec désir assouvi.

Au lieu de profiter des festivités – et d'être témoin d'autres horreurs –, je décide de rejoindre Gauthier à notre souche plus tôt que prévu. En voyant ma tête, il ne peut réprimer un éclat de rire, qui s'intensifie encore davantage lorsque je lui raconte ma récente déconvenue.

Ça doit bien l'arranger ! Déjà qu'il n'avait pas à se soucier d'Aloïs, mais alors avec ça...

Il se rattrape vite, m'enserrant la taille et susurrant à mon oreille :

— Tu es éblouissante. Le soleil peut se coucher quand il le veut, moi j'ai déjà le mien.

— Et toi, tu es l'homme le plus adorable que je connaisse.

— Merci, petit cœur.

— Petit cœur ?

— Tu préférais que je t'appelle « mon étoile de mer » ou « mon Amazone » ?

— Rubis, c'est très bien.

— Je vais essayer de trouver mieux, alors.

— Tu as intérêt à te creuser les méninges : je suis très exigeante.

— C'est ce que j'ai pu constater !

Un détail dans ma tenue accroche son regard. Ses doigts s'attardent sur mon cou, y soulevant un pendentif en argent superposé à celui de la pierre rouge.

C'est curieux, je ne me souviens pas de l'avoir acheté.

— Qu'est-ce que c'est ? demande-t-il, méfiant.

— J'allais te poser la même question.

Nous réfléchissons pendant quelques secondes à l'origine de ce collier, tous les deux ébahis, avant que Gauthier reprenne la parole :

— Je l'ai déjà vu quelque part.

— Mais tu ne te rappelles plus où ?

— C'est ça.

— Dommage. Si mes pouvoirs étaient encore là, j'aurais pu te lancer un sort de remémoration – ça existe, au moins ?

— Ce n'est pas grave, Rubis. Ça ne doit pas être très important, si je ne m'en souviens plus.

Machinalement, sa main attrape la mienne et m'invite à m'appuyer contre son torse. Après s'être assuré que je suis bien calée contre lui, il poursuit sur un tout autre sujet :

— Ça fait exactement cinq mois aujourd'hui que nous nous sommes rencontrés.

Il ne se rend pas compte à quel point ses mots me touchent. Je n'aurais jamais pensé qu'il se serait amusé à compter les jours.

— Vraiment ? Pourtant, j'ai l'impression que ça remonte à plus longtemps. Comme si on avait eu une vie antérieure commune.

— Les visions, les rêves... on a toujours été plus ou moins liés. C'est sur ça qu'on doit compter ce soir.

— À ton avis, le plan va fonctionner ?

— Je n'ai aucune certitude, mise à part celle-là : Nomis ne s'attendra pas à ça.

— Tu as bien conscience que tu vas devoir te battre contre ton propre camp ?

— Il m'a arraché à ma famille, a gâché ma vie et est à l'origine d'atrocités dont je n'ai même pas conscience. Sans toi, je serais toujours un monstre. C'est un juste retour des choses que de lui apporter un dixième du malheur qu'il a pu nous causer.

— Il ne te le pardonnera pas, commenté-je en fronçant les sourcils.

— Il n'a jamais eu une très grande estime pour moi, alors...

— Tu es prêt ?

— Jusqu'à la mort. Et toi ?

— Quoi, moi ?

— C'est ton cousin. Tu es sûre de vouloir faire ça ?

— C'est probablement sa faute si je n'ai pas vu le visage de mon père durant ces dix dernières années, alors oui. Et puis, on ne va pas le laisser s'emparer de l'arme la plus puissante au monde sans réagir.

— On s'apprête à lui déclarer la guerre, tu en as bien conscience ?

— Il ne pourra rien contre nous, ce soir.

— Et après ?

— Après, on verra. L'important, c'est d'agir. Maintenant.

— Maintenant.

Il ne reste plus que deux chapitres avant la fin du premier tome d'ESMANTIUM

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Il ne reste plus que deux chapitres avant la fin du premier tome d'ESMANTIUM... 🥲 Que va-t-il se passer ? 

Rubis et ses amis réussiront-ils à renverser Nomis ?

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