Un silence pesant régnait dans l'habitacle. Diane regardait la route défiler, sa tête appuyée contre la fenêtre et ses écouteurs enfoncés dans ses oreilles. A ses côtés, sa mère fixait la route, les mains crispées sur le volant. Elles roulaient depuis environ deux heures quand elles virent le panneau indiquant la sortie. La jeune fille poussa un soupir. Sa mère se crispa un peu plus, et s'engagea résolument sur la voie de droite.
Leur relation avait toujours été un peu conflictuelle. Mais depuis le déménagement, c'était devenu encore pire, elles parvenaient avec peine à se supporter. Les seules paroles qu'elles s'adressaient encore étaient des reproches. Si seulement son frère était encore à la maison, c'était le seul qui parvenait à calmer le jeu lorsque le ton montait trop.
C'était le seul avantage qu'elle trouvait à son nouveau lycée : son éloignement. Il était trop loin pour qu'elle puisse rentrer chez elle tous les jours. Malheureusement, c'était aussi un inconvénient: elle avait laissé tous ses repères, tout ce qu'elle avait tenté de reconstruire depuis leur déménagement.
Cette pensée lui arracha un nouveau soupir. Sa mère lui jeta un regard en coin :
- Cesse de soupirer Diane, je t'emmène au lycée, pas en prisonLa jeune fille leva les yeux au ciel, et se renfonça dans son siège. Perdue dans ses pensées, elle n'avait pas remarqué qu'elles étaient maintenant dans la forêt. En face d'elles se dressait un antique portail en fer forgé, sur lequel on pouvait lire le nom du lycée : Oakwood Castle.
C'était là. Elle était arrivée.Sa mère s'arrêta :
-Eh bien, voilà, c'est là. Tu es arrivée. Ta valise est dans le coffre. Je ne t'accompagne pas, tu es suffisamment grande. Elle s'interrompit, regarda sa montre. Allez, dépêche-toi, je suis déjà en retard. Je viens te chercher le weekend prochain, conclut-elle.
- Ne te donne pas cette peine, cracha Diane en sortant de la voiture.Elle récupéra sa valise d'un geste brusque, et allait refermer le coffre quand la voix de sa mère s'éleva, l'interpellant. Leurs regards se croisèrent enfin.
- Ne te fais pas remarquer dès le premier jour.Pour toute réponse, Diane claqua la porte du coffre et s'éloigna rageusement, trainant derrière elle sa grosse valise. Elle ruminait sa colère en remontant le long chemin qui, en tout logique, la mènerait au lycée. Sa mère ne l'avait jamais comprise, n'avait même jamais essayé. Elle décidait, commandait, voulait régenter toute la vie de sa fille, sans jamais tenir compte de ses motivations ou de ses envies profondes. Et rien de ce qu'elle faisait ne trouvait grâce à ses yeux.
La jeune fille était arrivée au bout du chemin pavé, et se trouvait à présent à l'extrémité d'une petite place circulaire, dont le centre était agrémenté d'une fontaine. Elle se rendit compte qu'elle n'avait à présent aucune idée de l'endroit où pouvait se trouver le bureau du directeur.
Un groupe de garçons était assis sur le bord de la fontaine, en train de se vanner, riant et parlant fort. Ils avaient remarqué la blonde qui s'avançait, l'air absorbé par ses pensées. L'un d'eux, remarquant son jean troué et sa veste en cuir élimé l'avait d'abord qualifié d'épouvantail, avant qu'un coup de vent, en faisant flotter ses longs cheveux blonds, ne découvre son visage. Leurs ricanements s'étaient atténués, un silence inhabituel flottait sur le groupe. Cameron fut le premier à se ressaisir, et ne put s'empêcher de se moquer de son meilleur ami, qui n'avait pas lâché des yeux la nouvelle venue.
-Hé le Prince, voyons voir si t'arrives à arracher un bisou à Cendrillon là-basNathanaël, de son vrai prénom, revint sur terre, et eut un sourire.
- Arrête avec ce surnom Cam !
-C'est pourtant vrai que ce serait bien ton genre, une fois bien habillée, fit remarquer un blond.
-Oh oui, il ne se passe jamais rien par ici. Ce serait marrant de voir si t'arrives à en emballer une de plus, renchérit un autre.
-Dès son premier jour, ce serait un exploit, même pour le Prince ! dit d'une voix lourde de sous-entendu un de ses amis.Cameron le regardait, le regard moqueur
- Je parie que tu n'es pas capable de l'embrasser dit-il, en tendant la main.Nate jura en lui-même. La règle était tacite, mais implacable: un pari ne se refusait pas. Cameron l'avait coincé. Sans rien laisser paraitre, il tapa dans la main tendue de son ami, et s'éloigna.
Diane vit se détacher du groupe le jeune homme au corps athlétique, qui s'avançait vers elle. Elle s'attarda sur son visage. Il avait les cheveux bruns légèrement ondulés et un teint encore bronzé. Sa mâchoire carrée le vieillissait, et elle ne parvenait pas à déchiffrer l'expression de ses yeux marron.
Nate arriva devant elle, se passa une main dans les cheveux et lui adressa un sourire charmeur :
- Bienvenue au Château ! Je suis Nathanaël Kingsley, ton nouveau guide et également préfet des terminales. Tu es nouvelle je suppose ?Diane se méfia immédiatement de lui, elle détestait ce genre de discours faussement bienveillant, bourré de faux-semblants. Pourtant, elle fit comme si de rien n'était, et lui sourit en retour:
- Tout juste. Je dois me rendre chez le directeur...
-Je t'accompagne! La coupa le brun.Diane leva un sourcil, surprise, mais ne fit pas de commentaire. S'il voulait l'aider, tant mieux pour lui, elle s'en débarrasserait plus tard.
Ils passèrent devant ses amis. Nate s'éloigna pour dire quelque chose à l'un d'entre eux, qui lui jeta un regard perçant.
Nate prit sa mission de guide très à cœur, la renseignant sur les différents bâtiments devant lesquels ils passaient, faisant des blagues, lui glissant des compliments. Diane ne s'en rendit pas compte, concentrée sur la mémorisation de son nouvel environnement. Ce ne fut qu'alors qu'ils s'étaient arrêtés devant un quelconque bâtiment qu'elle se rendit compte de la proximité du jeune homme.
- J'adore ton sourire, dit-il, d'un ton charmeur, se rapprochant plus encore de la blonde. Je sais qu'on vient de se rencontrer, mais j'ai tellement envie de t'embrasser.
Il posa sa main sur sa joue, et tendit son visage vers la jeune fille. Diane, interdite, le regarda s'approcher et ne réagit qu'alors que leur deux visages se touchaient presque. Avec force, sa main alla trouver la joue du brun, et elle appuya pour le faire se détourner.
- Et si tu te contentais de me conduire chez le directeur, siffla-t-elle d'un ton glacial.
Nate, le visage brûlant de honte, ne put qu'acquiescer. Son seul soulagement était que personne d'autre n'avait assisté à la scène. Jamais il ne s'était senti aussi humilié. Jamais une fille ne l'avait humilié ainsi. Il ne connaissait la blonde que depuis quinze minutes, et déjà il sentait qu'il ne pourrait pas la supporter.
La jeune fille emboita le pas au brun, entrainant sa lourde valise. Elle se repassa la scène dans la tête, analysant sa réaction. Elle jugea qu'il l'avait bien mérité. Elle ne connaissait le brun que depuis quinze minutes, et déjà, elle sentait qu'elle ne pourrait pas le supporter.
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Hello! Voila le premier chapitre de ma première histoire, je suis toute émue!
J'espère que vous avez apprécié, n'hésitez pas à voter et à commenter, et à signaler si il reste des fautes!
Enjoy ;)
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Pas de deux
Teen FictionQuand tu danses... tu sors de toi-même, tu deviens plus grand et plus puissant, plus beau. Pendant quelques minutes, tu es héroïque. C'est la puissance. C'est la gloire sur terre. Et cela t'appartient, chaque soir. Agnes de Mille Danser est devenu l...