Chapitre 60

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-Bisous Elo, transmet à Marc.

Diane raccrocha finalement, après deux heures à discuter avec sa meilleure amie. Quand elle avait appris ce qu'il s'était passé, Eloïse avait immédiatement appelé Diane, prête à sauter dans le premier train pour Londres. La blonde avait réussi à la dissuader de venir, mais son amie l'appelait encore tous les jours.

Si elle comprenait l'intention, cela agaçait un peu la jeune fille. Ce n'était pas grand-chose : elle était tombée, elle avait la cheville foulée. Maintenant, elle n'avait presque plus mal et elle supportait d'autant moins leur sollicitude ou leur compassion. Elle ne voulait plus parler de cette foutue soirée. Ou en entendre parler. Plus jamais.

Elle voulait juste être seule, qu'on la laisse tranquille et pouvoir recommencer à danser. Ça, ça l'aiderait à soigner sa peine.

Car si physiquement, la douleur s'était estompée, disparaissant quasiment, elle ne pouvait en dire autant de son cœur. Le mal empirait.

Elle contempla l'écran d'accueil de son téléphone. Il était vide, aucune nouvelle notification ne venant le remplir. Cela avait enfin cessé.

Nate était resté devant l'infirmerie jusqu'au bout, malgré son refus de le voir. Quand elle était partie, il s'était mis à lui envoyer des messages, et à essayer de l'appeler.

Diane n'avait pas lu un seul de ses messages, elle avait filtré tous ses appels. Elle ne voulait pas plus le lire ou l'écouter que le voir.

Tout était de sa faute. Elle n'avait rien à dire à celui qui l'avait blessé.

Depuis 3 jours, Nate avait enfin compris. Plus d'appels, plus de sms. Son téléphone restait silencieux, et Diane lui en voulait encore plus.

-Wesh terreur !

Son frère entra dans la cuisine, la sortant de ses pensées.

-Les grands-parents ont appelé pendant que tu parlais à Eloïse, ils voulaient de tes nouvelles. T'es plus demandé qu'une ministre en ce moment !

Diane eut un rictus, incapable de trouver drôles les paroles de son frère.

-Il faudra que tu les rappelles.

Son frère continuait de bavarder, se préparant un goûter dans le même temps. Refermant une armoire, il remarqua enfin son silence :

-T'as l'air éteinte en ce moment.

-Je suis fatiguée.

-Et un peu déprimée j'ai l'impression.

-De quoi tu te mêles ? réagit Diane.

Pourtant, il avait raison. Son frère la connaissait bien et voyait parfaitement en elle, malgré ses efforts pour masquer son manque d'entrain. Comment en aurait-il pu être autrement ? Elle avait l'impression d'avoir tout perdu, d'être revenue à la case départ. Seule, à Londres, sans possibilité de danser. Elle n'avait plus vraiment mal à la cheville, mais elle sentait une gêne, qui lui disait que ce n'était plus pareil, qu'elle ne pouvait pas réellement faire abstraction de ce qu'il s'était passé.

Elle détestait cela, se détestait d'en être arrivé là.

Son frère se rapprocha d'elle, tranquillement :

-Allez, on va sortir la terreur, je t'emmène faire un tour. Ça te dirait un petit ciné ? Un bon film d'action ou avec des monstres, pour que tu te sentes représentée.

Il meublait, essayait de la faire sourire en la taquinant comme il le faisait toujours. Diane sentit qu'il faisait un effort, et qu'elle ne pouvait pas refuser sa proposition.

Pas de deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant