Chapitre 17

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Le vendredi était finalement arrivé, bien plus vite que ne l'aurait voulu Diane. La jeune fille avait vaguement suivi ou esquivé les conversations de la bande à propos de leur soirée. Elle n'avait de toute façon pas le choix, elle n'y allait pas. Ou alors après le bal.

Elle maudissait cette soirée, maudissait le prof de math qui l'avait envoyé chez le directeur et surtout, elle maudissait Nate. Jusqu'au bout il l'embêterait.

Elle savait maintenant qu'elle n'y participait pas réellement, ce qui l'avait débarrassé d'un certain poids. Mais elle ne savait rien d'autre, n'avait aucune information sur le déroulement de la soirée. Et évidemment, elle n'avait pu demander à personne, la bande n'aurait pu l'aider et cela n'aurait fait qu'attiser leur curiosité.

En sous-vêtement devant sa valise, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle devait porter. Elle se sentait totalement idiote à hésiter ainsi, comme une gamine. Et ce sentiment la décida, elle n'allait rien faire de particulier. Elle enfila un jean, le seul pas troué de sa garde-robe, et une chemise blanche.

Elle finissait de tresser ses cheveux quand 3 coups résonnèrent à sa porte.

Kingsley, pile à l'heure.

Elle lui ouvrit :

-Prête Delcourt ? lui dit-il en guise de salut.

Elle acquiesça, attrapa un sac et ses clés et sortit. Nate l'observait alors qu'elle fermait sa porte :

-J'avais quand même en tête que les françaises étaient élégante en toute circonstances.

-Désolé de te décevoir Kingsley, répliqua platement la blonde, peu touchée par la pique.

Elle se stoppa cependant lorsque ses paroles montèrent jusque son cerveau :

- Attends, les quoi ?

-Tu m'as très bien entendu, répondit Nate avec un petit sourire.

-Comment tu le sais ? demanda Diane, abasourdie.

-Je suis préfet Princesse.

- La vraie raison Kingsley, dit Diane, l'air blasée.

-Ton accent. Il est imperceptible, mais quand tu t'es énervée, il est ressorti. Et l'accent français est reconnaissable.

Effectivement, elle avait un léger accent, elle avait vécu toute sa vie en France. Cependant sa mère lui avait toujours parlé anglais, et elle avait enchainé les summer camps toute son enfance. Peu de gens le remarquait, et cela lui allait très bien ainsi, elle pouvait passer d'une culture à l'autre sans en paraitre étrangère.

Elle relança la discussion, poussée par elle ne savait quel sentiment :

-Mais non, je ne fais pas d'efforts particuliers pour le service.

-Parce que tu en aurais fait si tu étais ma cavalière ? S'étonna le brun.

Question piège, Diane n'avait pas la réponse. Elle haussa donc simplement les épaules.

En cela la blonde était différente des autres filles que connaissait Nate. Elle se foutait du regard des autres, vivait comme elle l'entendait. Et c'était précisément cette liberté que Nate lui enviait, et qui lui donnait envie de la pousser dans ses retranchements.

-Le but n'est pas de faire tache non plus, continua le brun.

-Kingsley, si j'avais besoin de ton avis sur mes fringues, je t'aurais demandé, s'impatienta la blonde.

Ils continuèrent de se chamailler sur le chemin, mais d'un ton plus léger qu'habituellement.

La fête avait lieu dans le gymnase, et déjà quelques personnes s'affairaient pour préparer la salle.

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