Chapitre 38

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Personne n'avait vu Nate partir vers le bureau des professeurs de sport. Personne ne savait ce qu'il avait pu faire là-bas. Personne ne savait ce qui s'était dit entre Nate et son interlocuteur. Personne, sauf Cameron.

Cameron s'ennuyait, et il était parti à la recherche de son ami. Il le vit sortir de la salle de sport, raccompagné par une prof. Il n'entendit que quelques bribes de paroles alors qu'il se rapprochait.

-Très bien...

-Merci madame...

Nate se tourna vers le parc, et son regard croisa celui, interrogateur de Cameron. Son regard s'assombrit, mais tellement rapidement que son ami ne put s'en rendre compte.

-Qu'est-ce que tu fais ici, le Prince ? demanda-t-il, jovial.

Nate grimaça, et si Cameron l'interpréta comme un signe de mécontentement à l'égard du surnom, pour le brun, c'était surtout à propos de sa question. Mais il répondit, trouvant rapidement une excuse.

-J'avais besoin de leur parler de mon genou, pour pouvoir reprendre le sport.

Le visage de son ami s'éclaira, il le prit par les épaules dans un geste de camaraderie :

-Parfait, c'est bon ça ! J'ai hâte de te mettre une bonne branlée !

-C'est quand tu veux, pour que je TE ratatine, sourit Nate en retour, touché par sa sollicitude.

Cependant, ils savaient tous les deux que malgré les paroles du jeune homme, il ne pouvait pas faire n'importe quoi avec son genou. Aussi quand Cameron proposa un baby-foot, Nate accepta joyeusement.

Il avait l'esprit libre, enfin.

De son côté, Diane essayait de se reprendre en main.

Elle était tout le temps fatiguée, avait maigri et ses cauchemars étaient revenus. Elle se rendit compte que la danse lui permettait de se défouler, de s'épuiser physiquement, d'évacuer ses mauvaises pensées, mais pas de les chasser définitivement. Elles étaient revenues, insidieuses, et ne lui laissait aucun répit la nuit.

Le jour, ce n'était pas mieux. Son cerveau tournait sans cesse, elle réfléchissait en permanence à ce que pourrait faire Nate. Elle passait son temps à l'observer, à regarder sa cour, à analyser ses déplacements, ses actions, la moindre de ses paroles. Elle cherchait les sous-entendus, l'implicite de ses discours. Cela l'épuisait, et prenait tout son temps. Elle trainait de nouveau avec la bande, mais elle était préoccupée, pas vraiment présente et cela se voyait.

Elle s'était écartée, un soir, sortant du château où ils s'étaient retrouvés.

Diane tira une taffe, et souffla longuement la fumée. Un bruit la fit s'arrêter net. Elle retint son souffle, inquiète, mais ce n'était que Loup, qui s'avançait vers elle.

-Salut Diane.

-Salut Octave.

-Je peux te taxer une clope ?

Diane le jaugea du coin de l'œil, et lui tendit son paquet. Il en prit une, et lui rendit.

Il lutta un moment avec le vent, mais parvint finalement à l'allumer. Alors qu'il tirait une taffe, Diane reprit la parole :

-Tu ne viens pas pour fumer, si ?

Il souffla sa fumée, l'air amusé.

-T'es pas con comme fille, commenta-t-il. Non, effectivement, je voulais te parler. 

Diane avait en effet remarqué que c'était souvent Loup qui venait aux nouvelles. Il était le psychologue du groupe, toujours à l'écoute, toujours calme et apaisant. Il donnait envie de se confier.

Pas de deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant