-Merci jeunes gens. On va s'arrêter là pour aujourd'hui.
Mlle Duperez frappa dans ses mains, et tout le groupe souffla. Diane était épuisée, impatiente de voir ce cours se terminer. Les exigences de leur professeure étaient déjà élevées en temps normal : elles avaient encore augmenté en vue des auditions, faisant s'accroître la compétition entre eux. La jeune fille faisait également un effort supplémentaire pour masquer le fait qu'elle s'était blessée.
Sa cheville la lançait, comme depuis le début du stage. Cela faisait quatre jours qu'elle était revenue au Château et elle n'aurait pu en supporter un autre. Il lui fallait du repos. Et de la glace pour soulager sa blessure. Heureusement, le stage s'achevait et Mlle Duperez prit la parole :
-Dans un peu moins de deux semaines, vous passerez vos premières auditions. Ces derniers jours étaient les dernières leçons que je vous donnais. Vous avez maintenant toutes les cartes en main pour y arriver : c'est à vous de transformer l'essai. Reposez-vous, buvez de l'eau ce week-end. Laissez-vous du temps, trop danser ne vous servira pas. Cependant, le studio sera ouvert tous les après-midis et début de soirées, si vous ressentez le besoin de continuer à vous exercer. Je serais présente aux horaires de cours habituels, pour les dernières corrections.
Bon courage, et bonne soirée.
2 semaines. Diane avait senti son cœur rater un battement en entendant cela. Elle le savait, mais entendre quelqu'un d'autre le dire lui faisait prendre conscience de sa réalité. Dans deux semaines, elle passerait sa première audition. Un sentiment d'urgence monta en elle. Il lui restait si peu de temps. Et en même temps, elle avait envie de l'accélérer, pour y être déjà ou que cela soit derrière elle.
Elle massait frénétiquement sa cheville alors que ces pensées tournaient dans sa tête. Elle était bien préparée, elle pouvait le faire, tenta-t-elle de se rassurer.
Elle se leva quand elle se rendit compte qu'il ne restait qu'elle assise par terre.
Tout le monde croyait en elle. Même sa mère. C'était elle qui l'avait reconduite au Château. Elles n'avaient pas parlé beaucoup dans la voiture, mais en arrivant, sa mère avait pris la parole : « Je suis fière de toi Diane. Je suis sûre que tu feras une excellente danseuse professionnelle. Je te fais confiance, quand tu reviendras, tu auras réussi. »
Elle n'avait rien répondu, trop touchée pour parler. Sa mère croyait en elle. Elle n'avait pas le choix, elle devait réussir.
Malgré son intention de ne pas se laisser de repos, sa cheville se manifesta durement pendant tout le week-end. Elle éprouvait une douleur lancinante, qui la dissuada d'aller au studio. Elle se laissait deux jours pour reprendre des forces, et puis elle y retournerait.
Cependant en ce lundi matin, la danse occupait une place secondaire dans son esprit.
Elle était assise sur son lit, en tailleur. Astrid était en face d'elle. Diane jouait avec une mèche de cheveux échappée de sa tresse :
-Je ne veux pas le voir. Je n'ai pas peur ou quoi que ce soit, juste : je ne veux pas le voir.
Astrid soupira, et tenta à nouveau de la rassurer :
-C'est obligé, vous allez forcément vous croiser. Mais je vais rester avec toi, je ne le laisserais pas s'approcher si c'est ce que tu veux ! Je serais comme ton chien de garde.
-Merci Astrid, répondit la blonde, sincèrement touchée.
-Et comme je suis une très bonne pote et que tu me dois quelque chose – non ne proteste pas, je l'ai dit donc c'est vrai – tu vas m'accompagner à la cafétéria.
VOUS LISEZ
Pas de deux
Dla nastolatkówQuand tu danses... tu sors de toi-même, tu deviens plus grand et plus puissant, plus beau. Pendant quelques minutes, tu es héroïque. C'est la puissance. C'est la gloire sur terre. Et cela t'appartient, chaque soir. Agnes de Mille Danser est devenu l...