Diane passait la pire semaine de sa vie depuis longtemps. Nate était infect. Pareil à lui-même, songea amèrement la jeune fille. Il était tel qu'elle le pensait, voir par certains côtés, pire que ce qu'elle aurait pu imaginer.
Elle n'en pouvait plus de ses petites piques, de cette tâche, qu'elle trouvait si avilissante. Surtout que lui, cela se voyait qu'il y prenait un malin plaisir. Elle se retenait chaque jour de ne pas lui balancer son poing dans la mâchoire, surtout lorsque son petit sourire suffisant apparaissait (ce qui arrivait régulièrement).
Et si ça n'avait été que ça. Elle devait aussi supporter ses amis. Le matin, le midi, à la cantine, aux intercours, le soir... Elle ne savait plus ce qui était pire, entre l'indifférence des uns, ou le mépris que d'autres affichaient clairement.
Elle soupira. Elle bouillait, mais à son habitude, contenait tout à l'intérieur. Elle gardait la tête haute, ne se laissait pas abattre, et ne se plaignait jamais à Zed, Spark ou encore Astrid.
La tressée s'inquiétait pour elle, elle le savait, mais elle faisait face. Les choses s'arrangeront quand ce sera fini pensait-elle. Et tout irait mieux dès maintenant si elle pouvait aller danser. Mais toute possibilité avait été interdite par Nate. Il avait obtenu une chambre au rez de chaussé, il était donc dangereux de sortir, car il pouvait entendre la porte d'entrée claquer, et surtout, il passait ses soirées dans la salle commune, où la présence de Diane était requise.
Elle se renfonça dans le coin de la fenêtre où elle s'était installée et d'où elle regardait la pluie tomber. Il était déjà tard, la salle commune s'était vidée, à l'exception d'eux deux.
Le feu crépitait dans la cheminée, produisant une douce lumière, mais aucun des deux n'y faisait attention.
Nate grimaçait face à ses cahiers, mais ce n'était pas à cause de ses devoirs. La pluie réveillait toujours la douleur, mais depuis l'accident, c'était pire. Le temps humide de la Grande-Bretagne n'était pas particulièrement aidant. Il massait doucement son articulation douloureuse, pour tenter de faire passer la douleur. Son regarde dériva jusqu'à la jeune fille.
Elle était toujours là, alors même qu'il n'avait pas vraiment besoin d'elle. Elle aurait pu faire d'autres choses de ses soirées.
Il la gardait prisonnière, réalisa-t-il.
Comme elle m'a rendu prisonnière de ces béquilles, se répliqua-t-il lui-même, férocement.Il était complètement injuste, irrationnel et il en était parfaitement conscient. Mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Embêter la jeune fille était la seule manière de se tenir occupé, et d'éviter à ses pensées de dériver vers les sombres souvenirs que ravivaient cet accident.
La blonde était pelotonnée dans le recoin de la fenêtre, en gros sweat et leggings. Son habituelle tresse avait subi les assauts du vent tout au long de la journée et de nombreuses mèches folles s'en échappaient, masquant une partie de son visage. Elle paraissait songeuse, perdue dans ses pensées. Elle était loin de lui.
Il décida d'interrompre sa tranquillité.
-Delcourt !
La jeune fille sembla ne pas réagir, elle tourna à peine la tête vers lui, mais répondit :
-Quoi, Kingsley ?
-Viens voir un peu ici.
Sa voix lui parut odieuse. Etais-ce vraiment lui, ce garçon arrogant, qui jetait des ordres ainsi ?
La jeune fille parut hésiter sur la conduite à tenir, mais n'eut cependant pas d'autres choix que d'obéir et se leva, étouffant un énième soupir.
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Pas de deux
Teen FictionQuand tu danses... tu sors de toi-même, tu deviens plus grand et plus puissant, plus beau. Pendant quelques minutes, tu es héroïque. C'est la puissance. C'est la gloire sur terre. Et cela t'appartient, chaque soir. Agnes de Mille Danser est devenu l...