Chapitre 44

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Le lycée se dressait devant elle, avec ses bâtiments en brique plongés dans l'obscurité et l'allée régulièrement éclairée grâce à des réverbères.

Diane était de retour au Château. Elle avançait dans l'allée principale, un peu gênée par la grosse valise qu'elle trainait derrière elle. Il faisait noir, la nuit était fraiche, c'était un dimanche soir de rentrée mais Diane souriait.

Finalement parvenue en vue de son dortoir, son sourire s'élargit quand elle remarqua la lumière qui filtrait de la fenêtre de sa chambre. Astrid était rentrée elle aussi.

La tressée était déjà à son bureau quand Diane ouvrit la porte :

-Alors, on travaille déjà ? Il était où mon comité d'accueil ?

-Blondie !

Astrid repoussa sa chaise et se jeta dans les bras de la blonde.

-Tu m'as manqué, mais pas au point que je reste postée devant la porte à t'attendre. T'as vu comment il fait froid ? Tu veux de l'aide ?

-Non t'inquiètes, ça va aller vite.

Elle était déjà en train d'ouvrir sa valise et répartissait son contenu sur son lit

-La chambre était trop bien ordonnée avant ton arrivée

-Ça devait être très bizarre. C'est louche une chambre bien rangée.

Astrid éclata de rire. Elle n'était pas particulièrement maniaque, mais la blonde était très désordonnée. Elle faisait cependant des efforts pour ne pas envahir tout l'espace et rendre leur chambre invivable.

-Eh ! Tu avais pris tes affaires de danse ? dit la tressée en attrapant un justaucorps.

Diane le reprit rapidement :

-Oui, j'ai fait mes lessives. Je n'ai pas vraiment pratiqué.

-Alors tu dois avoir encore plus hâte de démarrer les cours !

La blonde hocha la tête, mais n'ajouta rien.

-Tu stresses ?

A ces mots, Diane releva la tête et elles échangèrent un long regard.

-C'est normal Di. Tout va bien se passer.

-Et toi Astrid ? Tu bosses déjà, après deux semaines de vacances ?

Ce fut au tour de la tressée de détourner le regard. La jeune fille connaissait bien son amie, et savait que ses devoirs étaient finis depuis longtemps. C'était autre chose.

-Je m'entraine... Les admissions vont arriver si vite, je ne suis pas prête. Je n'ai rien fait de mes vacances !

Diane sentit la détresse qui perçait derrière ces mots. Elle savait que son amie se mettait beaucoup de pression, qu'intégrer une faculté de l'Ivy League était très important pour elle.

-Astrid, tu es la personne la plus intelligente que je n'ai jamais rencontré. Si quelqu'un mérite d'intégrer, c'est toi !

-Il ne s'agit pas de mériter, mais de travail.

-Parce que tu ne travailles pas peut-être ?

Diane continua de la rassurer du mieux qu'elle pouvait, et Astrid s'endormit un peu plus sereine.

*

-Debout Delcourt, c'est le matin et on est en retard !

-On est pas dans les mêmes cours, miss smart... marmonna Diane, en se retournant et rabattant la couette sur sa tête.

Pas de deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant