Chapitre 62

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Deux jours. Il ne restait que 2 jours avant sa première audition. Celle qui ouvrait le bal de longues semaines de stress et d'angoisses.

Diane, les yeux rivés au plafond, ne s'était jamais sentie aussi mal. L'épuisement l'avait fait s'endormir après 3 heures du matin, et cela faisait une heure qu'elle était réveillée. Elle accusait un déficit de sommeil qui devenait chaque jour plus important. Et inquiétant. Son estomac se contracta. A nouveau. Les haut-le-cœur étaient de retour.

Astrid émergea de la salle de bain :

-Allez Diane, lèves-toi. On va aller manger.

Elle n'était qu'une boule de stress. L'idée d'avaler quelque chose augmentait son envie de vomir, mais elle prit sur elle et se leva. Elle devait faire un effort, elle le devait à son amie. Et puis elle ne pouvait pas rester dans son lit toute la journée. Au moins, hors de sa chambre, la pensée qu'elle jouait son avenir dans moins de deux jours se faisait parfois oublier.

Lorsqu'elle arriva à la cafétéria, Zed l'accueillit avec son tact habituel :

-Eh bah Blondie, t'as une tête d'enterrement !

Pour toute réponse, elle leva son majeur, avant de se laisser tomber sur une chaise. Spark, sans lever le nez de son téléphone, lui passa une tasse de café.

-Je ne suis pas mourante vous savez, maugréa Diane.

-C'est pas l'impression que tu donnes. C'est demain ta première audition ?

Diane secoua la tête :

-Après-demain.

-Ça va aller, on t'a déjà vu : tu déchires !

-Je ne veux pas de vexer Zed, mais tu n'y connais rien. Ça va aujourd'hui, je suis juste un peu fatiguée.

Astrid haussa un sourcil face à ce mensonge, mais ne dit rien. Son amie pouvait dire ce qu'elle voulait, tenter de paraitre forte face aux autres, elle seule connaissait la vérité.

Elle voyait combien Diane était terrifiée, et la comprenait d'autant mieux qu'elle avait été à sa place quelque temps auparavant. Elle était la seule dont Diane acceptait les remarques, la seule qu'elle écoutait.

Pourtant, cette fois, ce fut Loup qui trouva les mots justes :

-Ne t'en fais pas Diane. On sait que c'est stressant, et on va arrêter de t'en parler.

Il jeta un regard menaçant à Zed, qui fit rouler ses yeux, d'un air de dire « je ne vois pas de quoi tu parles ».

-Juste, n'oublies pas que tu as travaillé, depuis longtemps et de manière acharnée : il n'y a pas de raison que cela se passe mal.

-Merci Loup, murmura Diane, revigorée.

-Et dans tous les cas, on est là pour te soutenir, s'exclama Zed.

Diane s'était sentie mieux après cette discussion. Elle s'était rendue à son audition un peu plus sereine. Elle avait maintenant terminé et rejoignait Astrid et Zed qui l'attendait devant le studio :

-Alors ? fut la première question de Zed.

Astrid lui donna un coup de coude, mais son regard exprimait la même question.

-Ça a été. Je n'en sais pas plus, mais ça a été.

-Génial !

-Ce n'était qu'une audition pour le Conservatoire, c'est pour des cours. Moi je voudrais intégrer directement une compagnie.

-Le Royal Ballet.

-Exactement.

-On croise les doigts !

Pas de deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant