Chapitre 40

812 35 17
                                    

-Mais si, ça va marcher Blondie ! s'exclama Zed.

Astrid appuya ses paroles en hochant vigoureusement la tête.

Diane, elle, en était beaucoup moins sûre. Elle avait beaucoup ressassé son audition. Le film continuait de tourner en boucle dans sa tête, elle se repassait son passage, analysait chacun de ses mouvements. Chacune de ses erreurs, même minimes, prenait une ampleur monstre pour elle, elle ne parvenait pas à penser à autre chose.

Les deux semaines d'attentes avant de connaitre le résultat lui avaient semblés durer des mois et des années. Elle avait gardé pour elle au maximum ses doutes, mais ses amis avaient bien vu qu'elle était angoissée, préoccupée.

Elle recommença à y penser alors qu'ils étaient en chemin. Les résultats allaient être affiché sur le panneau d'affichage du bâtiment B. Diane sentait son ventre faire des loopings à cette simple idée. Peut-être avait-elle choisi une variation trop difficile. Peut-être qu'elle devait se résigner, qu'elle devait faire une croix sur la danse.

-Les autres ont dû faire beaucoup mieux, soupira-t-elle.

-Tu ne les as même pas regardés !

-Elles étaient mieux entrainées !

-Parce que pas toi, rétorqua Astrid. C'était quoi toutes tes séances nocturnes ?

Astrid avait eu du mal à croire que Diane ait pu danser de nombreuses nuits, sans même qu'elle le soupçonne. Elle avait été réellement stupéfaite lorsque la blonde lui avait avoué, et même si maintenant elle en riait, Zed la charriant sur la facilité qu'il aurait à lui cacher des trucs, cela la faisait encore un peu tiquer.

Ils arrivèrent face au panneau. Diane se blinda, et se ferma. Astrid et Zed, à ses côtés, furent occultés. Elle s'avança, seule, pour regarder et savoir, enfin. Son cœur battait la chamade, son souffle était heurté.

-T'es débile ma pauvre fille, se morigéna-t-elle.

Elle avait conscience du ridicule de la situation, de sa réaction qui était complétement disproportionnée. Elle n'irait pas au second tour, elle ne serait jamais sélectionnée. Mais on ne peut jamais faire disparaitre complétement l'espoir. Au fond de soi, il reste présent, une simple lueur, à laquelle on se raccroche, presque désespérément, même lors des pires phases de détestation de soi et de son travail.

Elle respira, desserra ses poings qu'elle avait gardé crispés, et leva les yeux sur la liste.

Elle passa les premiers mots. Elle était incapable de les lire, les lettres dansaient sous ses yeux. Son regard alla directement sur la liste de nom. Une vague peur de ne pas reconnaitre le sien la traversa, vite couvert par l'idée qu'il n'y était surement même pas.
Et pourtant.

Son cœur rata un battement. Son regard avait accroché, au milieu de la liste, une suite de lettres familières.

Diane Delcourt. Son nom, inscrit en toute lettre. Elle y était. Elle ne parvenait pas à y croire.

La vague de joie qui la submergea fut sans borne. Elle avait été retenue. Elle avait envie de hurler, de laisser exploser sa joie. Elle se tourna vers ses amis, restés en retrait, et qui attendait, le visage tendu, de savoir eux aussi.

Son sourire la trahit immédiatement, et ils coururent vers elle, aussi soulagé qu'elle.

Ils lui sautèrent dessus :

-Alors, on te l'avait dit ! lui sourit Astrid

-Bien sûr, il ne pouvait que te prendre ! T'es la meilleure blondie !

Pas de deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant