Chapitre 39

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Diane se préparait dans sa chambre, seule. Collants, justaucorps. L'angoisse lui serrait le ventre, elle ressentait dans tout son corps la pression qui montait au fur et à mesure que l'heure avançait. Elle avait envie d'exploser, elle contenait à grand-peine un mélange d'excitation et de nervosité à l'intérieur d'elle-même.

Au-dessus de son justaucorps, elle enfila un jean. Elle ne voulait pas se balader dans le lycée en tenue de danse.

Elle passa ensuite dans la salle de bain. Enroulant ses cheveux, elle les retint en un chignon très serré, selon son habitude. Elle maitrisait parfaitement la technique, après toute ses années. Parfois, il lui semblait même que c'était un élément de danse à part entière.

Un geste technique à apprendre et à maitriser, un préalable à toute chorégraphie.

Elle fouilla dans sa trousse à maquillage, puis se rapprocha du miroir. Cette étape, qui lui semblait si superficielle dans la vie quotidienne, était primordiale dans sa préparation avant les grands événements. Après s'être fait le teint, elle se farda les joues et rehaussa le bleu de ses yeux par un trait de liner.

Elle se contempla, satisfaite du résultat. Son miroir lui renvoyait l'image d'une danseuse. Elle redevenait complétement elle-même, dans son entièreté. Elle n'était plus simplement Diane, elle était une danseuse.

Elle vérifiait son sac, s'assurant de la présence de ses pointes et de son tutu, de sa bouteille d'eau quand la porte s'ouvrit.

Zed, Astrid, Spark, Loup et toute la bande à leur suite s'avancèrent, envahissant leur chambre.

Diane fut surprise de les voir, elle ne s'y attendait pas, ne les ayant pas prévenus.

-Tu ne pensais quand même pas qu'on allait oublier et te laisser seule ! s'exclama Zed, nonchalamment installé sur le lit d'Astrid.

-Ne t'inquiète pas, on ne reste pas longtemps, lui dit Astrid avec un sourire doux.

Diane lui lança un regard reconnaissant.

-Merci. Ça me touche beaucoup que vous soyez là !

Diane le pensait sincèrement, émue de voir leur considération pour elle, leur attention.

Spark s'avança, lui prit les mains :

-Tu t'es maquillée ? La vache, ça te va bien !

-Ça cache tes cernes, on ne te reconnait presque plus ! glissa Zed.

-Et si je te le faisais bouffer, ça te rendrait peut-être plus beau de l'intérieur ? rétorqua Diane, avec un sourire qui démentait la violence de ses paroles.

Zed répliqua, et ils continuèrent à bavarder, faisant presque oublier à Diane son anxiété.

Elle revint cependant au galop, quand Astrid se leva :

-Bon, ce serait bien que tu ne loupes pas ton audition quand même !

Diane vérifia une dernière fois ses affaires, retoucha son rouge à lèvres, avant de sortir à la suite de la bande, qui descendait dans la bonne humeur les escaliers de l'internat.

Astrid était restée avec elle :

-Ne t'inquiète pas Blondie, tu vas tout déchirer ! Je crois en toi.

Diane sentit sa gorge se serrer sous le coup de l'émotion. Elle ne voulut montrer combien elle était émue, aussi choisit-elle de serrer la tressée dans ses bras :

-Toi aussi tu te mets à ce stupide surnom !

Le rire de sa colocataire effaça les larmes qui menaçait, et Diane se sentit mieux.

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