2 ans plus tard.
Diane buvait tranquillement une tasse de café, accoudée au bar de sa cuisine.
Elle habitait toujours Londres, mais avait déménagé de chez sa mère pour vivre dans son propre appartement. De nombreux changements s'étaient produits depuis l'année dernière.
Diane avait repassé une compétition. Elle s'était jurée de ne jamais recommencer à la fin de sa terminale. Mais elle avait repris des cours, s'était reconstruite et avait repris confiance en elle. Suffisamment pour se challenger à nouveau.
En février, elle avait participé au prix de Lausanne. Grand prix international, qui attirait des compagnies et des danseurs du monde entier.
4 jours intenses, filmés, à faire des barres, à être observé, elle et les autres candidats, par des professeurs internationaux, à recevoir quelques conseils. Elle avait eu le temps de s'habituer.
Puis étaient venus les solos sur la grande scène de Montreux.
Elle avait aimé la Suisse. Elle n'y était pas aller seule, elle s'y était rendue avec des camarades de son école de danse. Elles avaient ri, elles s'étaient soutenues. Cela lui avait fait du bien, comme elle ne l'aurait jamais imaginé. Manger, dormir, rire. Danser. Ensemble. Elle s'était sentie plus forte.
C'est peut-être pour cela qu'elle s'était sentie si bien le jour de son passage. Elle était au meilleure de sa forme, gonflée à bloc. Elle était maquillée à outrance. Elle s'était coiffée avec un soin particulier. Elle était la danseuse ultime, dans sa tête du moins. Elle c'était tout ce qui comptait. Elle allait tout donner, et advienne que pourra.
Une technicienne avait compté « 3, 2, 1... » et elle s'était élancée.
Sans pause, sans hésitations. Heureuse, fière, impatiente.
La musique avait démarré et elle s'était transformée en cygne. Elle avait choisi une variation du lac des cygnes, son ballet préféré, croyant en son pouvoir.
A la fin, elle rayonnait, malgré la fatigue, malgré la douleur. Elle aurait voulu que cela ne s'arrête jamais.
Elle avait fait sa révérence, saluant le jury, et quitté la scène, pas encore tout à fait revenue sur terre. Il n'y aurait pas de regrets cette fois-ci se dit-elle.
Et il n'y en avait pas eu. Elle avait eu l'honneur d'être sélectionnée pour la finale. Puis, elle avait été distinguée. Elle n'avait pas gagné. Elle avait obtenu un apprentissage dans la compagnie du National Ballet, au Royaume-Uni.
Elle sentit qu'avec cette proposition, elle touchait son rêve du doigt.
Cela faisait bientôt un an qu'elle était entrée dans la compagnie, et tout se passait bien. Elle travaillait toujours autant, et faisait face à quelques jalousies et autres rivalités, mais cela lui passait au-dessus de la tête. Dans le fond, elle était toujours autant ravie d'avoir pu entrer dans la compagnie.
Elle dansait, et était prise au sérieux. Elle ne demandait pas mieux.
Ce matin pluvieux était un lundi, son jour de relâche. Le seul jour où elle s'autorisait à dormir plus tard, à trainer un peu.
Elle posa sa tasse désormais vide, et déplia le journal. Elle parcourut distraitement les pages monde, politique, international, quand son regard fut attiré par une rubrique dans les pages société.
Le titre annonçait « Le plus jeune sociétaire depuis un siècle ! », et le sous-titre continuait : « Nathanaël Kingsley, 20 ans, vient d'intégrer la British national society, un celèbre club londonien... »
Elle eut un petit rire. Elle n'avait pas besoin de lire plus loin, elle se doutait de ce que dirait l'article.
-Les nouvelles sont drôles ?
Elle se laissa embrasser par Jake, encore humide de sa douche. Il était danseur, dans la même compagnie qu'elle, et depuis peu, son petit ami. Elle s'était laissé séduire peu à peu par ce beau blond, qui parlait pour deux, et qui la regardait comme une reine. Après plus de deux mois à lui faire la cour, elle avait accepté de se mettre en couple. La vie continuait.
Elle replia le journal.
-Non, juste des nouvelles d'une vieille connaissance.
-Dans le journal ? Eh bien, tu ne m'avais pas dit que tu étais de la haute !
Elle se leva, et embrassa Jake. Il fut un peu surpris, peu habitué aux démonstrations affectives de la jeune fille, mais se laissa faire.
-Moi non, idiot.
Les pensées de Diane vagabondèrent. Que lui importait les faits et gestes de Kingsley ? L'ex-prince ne se contenterait pas d'une vie médiocre, c'était certain. Il pourrait même devenir premier ministre, vu comme il était parti. Ce n'était de toute façon pas son problème.
Elle avait sa propre vie à mener.
VOUS LISEZ
Pas de deux
Teen FictionQuand tu danses... tu sors de toi-même, tu deviens plus grand et plus puissant, plus beau. Pendant quelques minutes, tu es héroïque. C'est la puissance. C'est la gloire sur terre. Et cela t'appartient, chaque soir. Agnes de Mille Danser est devenu l...