Chapitre 13

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-Diane ! Diane !

Zed la rattrapa, alors qu'elle passait devant lui sans le voir. Il lui attrapa le bras, la forçant  à se retourner et à le regarder :

-Qu'est-ce que t'as en ce moment ?

-Mais rien, lâche-moi ! se défendit la jeune fille.

Ses yeux étaient cernés, son teint cadavérique. Elle était préoccupée depuis quelque temps et avait passé moins de temps avec la bande.

Ses cauchemars avaient repris de plus belle, ses nuits étaient agitées, et elle occupait le reste de son temps à chercher un moyen de rentrer dans la salle de danse. Autrement dit, à piquer les clés de Kingsley.

Elle était obnubilée par cette idée, c'était devenu son obsession.

-Arrêtes de mentir Blondie, t'es déjà pas hyper joyeuse en temps normal, là t'es carrément un zombie !

Le basané se passa la main dans les cheveux, l'air énervé.

-Je suis fatiguée, c'est tout, s'obstina Diane.

-Y a pas que ça ! Diane je te lâcherai pas tant que tu ne m'auras pas dit ! C'est à cause de ta mère ?

Diane eut un rire surpris :

-Quoi ? Non !

L'absence maternelle avait déserté ses préoccupations depuis longtemps.

-Alors quoi ? Je deviens dingue, t'es avec nous mais que physiquement, et je peux rien faire. Je te vois mal, sans savoir comment réagir.

Diane ne répondit rien. Elle savait que ce qu'il disait était vrai.

-On est pas pote en fait, conclut amèrement le jeune homme. Tu t'en fous.

Il tourna les talons, et Diane ne fit rien pour le retenir. Elle ne s'en foutait pas, absolument pas. Elle n'accordait pas sa confiance facilement, il lui fallait du temps avant de se confier, mais elle se rendit compte à cet instant que Zed comptait pour elle, et ses paroles la blessèrent plus qu'elle ne l'aurait pensé. Elle ne savait juste pas gérer. Elle préférait enfouir les problèmes.

Il ne lui adressa plus la parole. Elle se retrouva seule en cours, ils s'évitaient ailleurs. La bande s'étonna de ce silence, chercha à comprendre. Alice avait tenté de la faire s'expliquer, mais elle s'était butée, entêtée, et la rousse avait fini par jeter l'éponge.

Cela ne lui fit donc pas un grand changement d'être de nouveau seule durant le weekend.

Il pleuvait des cordes. Le temps semblait s'être accordé à son humeur. La semaine avait été éprouvante, Diane n'en pouvait plus. Elle avait l'impression qu'elle allait exploser, il ne lui semblait n'y avoir aucune issue à ses problèmes. Elle tournait en rond dans sa chambre, sans parvenir à rien faire. Elle se décida soudainement à sortir, et se mit en tenue pour aller courir. Elle devait évacuer la pression qui l'habitait.

A peine sortie, elle était déjà trempée, malgré sa capuche et son imperméable. Elle persévéra cependant. Elle courut plus vite qu'à son habitude, et se vida la tête. Elle revint au dortoir, et ne pensait plus qu'à aller se doucher et enfiler des vêtements secs. Mais Nate en avait décidé autrement, il l'interpella alors qu'elle se dirigeait vers l'étage.

-Delcourt !

Diane avait déjà commencé à gravir les marches, et se stoppa en l'entendant.

-Tu tombes bien, continua le brun.

-J'ai l'air d'avoir du temps à te consacrer ? s'agaça Diane.

-Tu gouttes beaucoup effectivement, les dames de ménages ne vont pas être ravies.

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